le chemin de la vraie joie
homélie du 3e dimanche de l’Avent B, 17 décembre 2017
Aujourd’hui{joomplu:46} c’est le dimanche du Gaudete, de la joie, et nous redécouvrons cette réalité fondamentale : nous sommes faits pour la joie. C’est Dieu qui a mis en nous le désir d’être comblés de joie. Quand on lit le récit de la création de l’homme et de la femme (Gn 2), on comprend que cette joie se trouve dans l’amitié avec Dieu, et dans la confiance avec laquelle on va dépendre de lui.
le commencement de l’Évangile
homélie du 2e dimanche de l’Avent B, 10 décembre 2017
Pour une fois{joomplu:526} nous lisons le commencement d’un Évangile, nous pouvons nous retrouver près de l’évangéliste, chercher à comprendre son intention. Dans l’Église naissante, de plus en plus de gens sont touchés par la personne de Jésus, par son amour qui le fait rejoindre le plus humble, le plus pauvre et qui nous sauve des ténèbres du péché. Au moment où les témoins oculaires commencent à disparaître, il faut garder la trace de tout ce qui est dit de Jésus et y mettre le prix — le papyrus est très coûteux. C’est dans ce contexte que Marc commence à rédiger. Il appelle son livre Évangile : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1)
montrer le cœur de la foi
homélie du 32e dimanche A, 12 novembre 2017
Quelles rosses{joomplu:149}, ces vierges prévoyantes ! N’ont-elles pas un comportement scandaleux en refusant de partager leur huile avec les vierges insouciantes ? Nous sommes déjà prêts à les regarder de haut lorsque nous entendons leur réponse : « Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter. » (Mt 25,9) Quand notre réprobation diminue, notre curiosité augmente : quelles sont ces lampes qui permettent d’aller à la rencontre de l’Époux, quelle est cette huile qui doit les alimenter et qu’il est impossible de partager ?
«Monsieur l’abbé! Mon père!»
homélie du 31e dimanche A, 5 novembre 2017
Pourquoi{joomplu:166} dit-on l’abbé untel, père untel, étant donné ce que Jésus nous dit dans l’évangile aujourd’hui ? Cela m’a toujours intrigué. N’est-ce pas la pratique d’une Église en décadence ? « Monsieur l’abbé » date du XVIIIe. Avant, on disait « Monsieur », comme « Monsieur Vincent ». Mais en fait non : les pères du désert au IIIe siècle, puis saint Benoît au VIe, ne se gênent pas pour appliquer à un homme ce terme abbas, abbé, alors qu’on ne peut pas les taxer de complaisance avec l’esprit du monde. Benoît part de la paternité de Dieu, que Jésus exprimait par le terme d’Abba (Mc 14,36), et montre comment elle doit s’exprimer dans le service de l’abbé. La vie chrétienne est de retrouver le Père dont on s’était détourné par la désobéissance et la méfiance, et dans l’intimité de qui nous pouvons retourner grâce au combat spirituel.
Devant le mal, réalisme et espérance
homélie du 27e dimanche A, 8 octobre 2017
Aujourd’hui{joomplu:96} nous avons en quelque sorte accès au problème de Dieu confronté au mal, à l’injustice sous toutes ses formes. Plusieurs possibilités s’offrent à lui. La première, qui n’est pas envisagée ici, serait qu’il déclare : j’oublie tout le mal qui est fait, je passe l’éponge, et je vous demande de faire pareil. Cette façon de faire, qui déclare que le mal n’est finalement pas si grave, est un faux pardon, qui méprise celui qui a enduré l’injustice au plus profond de son être. Et même celui qui fait le mal n’est pas respecté par ce coup d’éponge céleste, car c’est comme si son agir avait peu de valeur et de poids.
le pardon, c’est incontournable
homélie du 24e dimanche A, 17 septembre 2017
À travers{joomplu:154} la Parole de Dieu aujourd’hui nous redécouvrons l’urgence du pardon pour notre vie avec les autres, pour la vie dans les familles, dans la société, dans la paroisse. Au Centre de Préparation au Mariage nous insistons beaucoup sur le pardon. Un des passages que nous lisons aux fiancés est cet enseignement du pape François : « On ne peut vivre sans se pardonner, ou tout au moins on ne peut vivre bien, en particulier en famille. Chaque jour, nous nous faisons du mal l’un à l’autre. Nous devons tenir compte de ces erreurs, dues à notre fragilité et à notre égoïsme. Mais ce qui nous est demandé, c’est de guérir immédiatement les blessures que nous nous provoquons, de retisser immédiatement les fils que nous brisons dans la famille. »1 C’est la même chose en dehors, partout où nous vivons : retisser sans attendre les liens que nous brisons à cause de la dureté de notre cœur, à cause de notre jalousie, à cause de notre mépris, à cause de notre égoïsme.
espérant au milieu du mal
homélie du 23e dimanche A, 10 septembre 2017
Dans un monde{joomplu:206} où le mal se fait et nous atteint, nous pourrions entrer dans le repli sur notre petit espace sécurisé, ou bien dans une attitude de représailles qui cherche à faire payer le coupable au maximum. À rebours de ces attitudes, Dieu nous demande de devenir un guetteur, quelqu’un qui avertit le pécheur, non pour sermonner les gens et devenir donneur de leçon, mais pour que le salut arrive aussi à celui qui agit mal. Car le péché fait mourir et Dieu ne veut pas la mort du méchant mais qu’il vive.
être guidé par un homme
homélie du 21e dimanche A, 27 août 2017
Aujourd’hui{joomplu:159} Dieu nous propose de recevoir un vrai chef qui nous conduira dans la lumière du Seigneur, qui sera un père pour nous. C’est ce qu’il voulait pour son peuple à l’époque d’Isaïe (Is 22,21). C’est ce que le Christ veut en donnant une structure hiérarchique à son Église, en disant à Pierre — qu’il avait lui-même nommé ainsi (Mc 3,16 ; Jn 1,42) : sur cette pierre que tu es, je bâtirai mon Église. Comme il lui dira aussi à l’heure de sa passion : « quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22,32). Et après la résurrection : « sois le berger de mes brebis » (Jn 21,16).
trouver le trésor de sa vie
homélie du 17e dimanche A, 30 juillet 2017
Quel{joomplu:540} est votre plus grand désir ? Pas toujours facile de répondre à cette question… Salomon a pu répondre sans détour à Dieu qui le lui demandait. Cela témoigne chez lui d’un contact non pas avec l’immédiat, les couches extérieures de l’existence, mais avec le plus profond de lui-même. Et Que demande-t-il ? Un trésor particulier, qui est très proche du trésor du Royaume de Dieu que Jésus inaugure. Il demande un cœur attentif, afin de savoir discerner le bien du mal et bien gouverner le peuple qui lui est confié. Ce n’est pas ce que l’on demande d’habitude, et Dieu le lui fait bien remarquer : tu n’as pas demandé de longs jours, ni la richesse, ni la disparition des tes ennemis.
l’ennemi, et sa défaite
homélie du 16e dimanche A
Cette{joomplu:85} parabole (Mt 13,24-43) est très éclairante sur la coexistence du mal et du Royaume que nous voyons dans le monde d’aujourd’hui et de toujours. (v.27) « Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’ » Cela nous rappelle l’exclamation de Dieu quand il crée le monde : « Et Dieu vit que cela était bon » (Gn 1). Dieu crée un monde beau et bon ; beaucoup de choses nous poussent à en douter, mais c’est une affirmation fondamentale pour tout être : de chacun, Dieu voit qu’il est bon.
l’histoire a un sens
homélie du 15e dimanche A, 16 juillet 2017
En méditant{joomplu:177} sur les textes du jour, j’ai été frappé par le grand décor que saint Paul donne à notre vie, avec d’une part, « l’esclavage de la dégradation », d’autre part « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8,21). Dimanche passé il avait déjà évoqué deux grandes façons de vivre : pour mourir ou pour vivre. Et en confrontant cela avec l’évangile du semeur et des terrains, je me dis que nos choix déposent toujours en nous une part de vie ou de mort. C’est la grandeur de notre liberté, cette liberté que Dieu nous a donnée pour aimer, mais que nous pouvons aussi utiliser pour nous égarer et blesser les autres.