un nouvel amour est possible
homélie de la Pentecôte, 12 juin 2011
{joomplu:176}Ce matin je suis tout étonné de voir le don de l’Esprit Saint en lien direct avec le pardon des péchés. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pour comprendre, je suis remonté jusqu’à Noël, pour assister de nouveau à cet événement extraordinaire, qu’aucune religion ne relate : Dieu l’auteur de tout se fait une de ses créatures, l’être humain, celui qu’il a créé capable de dialoguer avec lui.
L’histoire de Dieu sur la terre que nous pouvons lire au long des évangiles révèle la situation dramatique où l’homme est tombé : l’être humain ne veut pas être frère de tous, il ne veut pas aimer son semblable plus que l’argent, l’honneur ou le confort. Les rapports difficiles entre Jésus et les autorités juives ou romaines, les pharisiens et autres possédants nous le montrent.
Aimer c'est frémir et vouloir
homélie du 6ème dimanche de Pâques, 29 mai 2011
{joomplu:175}Dimanche passé je vous disais : la vérité existe, nous pouvons la rencontrer. Je voudrais poursuivre cette réflexion en nous laissant guider par l’évangile du jour. Il y est question de commandements, d’amour et de vision.
Nous entendons Jésus nous dire abruptement : « si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. » (Jn 14,15) Et un peu après : « Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime. » (21)
Voilà que l’amour se vérifie par l’attachement aux commandements du Seigneur. Un jour une jeune fille m’avait demandé : comment puis-je savoir que j’aime ce garçon pour de bon ? Car je me suis déjà sentie plusieurs fois amoureuse sans que cela dure. Elle avait raison de se poser cette question, car tant qu’il n’est qu’un sentiment l’amour peut être authentique mais on peut se demander s’il est vrai, de cette vérité qui tient le coup. Et je lui ai fait cette réponse qui l’a beaucoup surprise : tu peux savoir si tu aimes ce garçon aux efforts que tu es prête à faire pour lui.
La vérité existe, nous pouvons la rencontrer
homélie du 5ème dimanche de Pâques, 22 mai 2011
« Croyez aussi en moi » ! Nous dit Jésus (Jn 14, 1). « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (v.6)
La vérité, comment nous situons-nous par rapport à elle ? Il y a comme un malaise, et sans doute l’Église doit-elle se faire pardonner d’avoir prétendu « détenir » la vérité, dans la mesure où elle l’a dit ainsi. Aujourd’hui, on n’aime plus parler de la vérité, on préfère dire que chacun peut avoir sa vérité, selon ce qui le touche à ce moment-là. Tout au plus espère-t-on en cas de délit ou de désaccord parvenir à une vérité « judiciaire », mais pour le reste le champ de la vérité appartient à l’émotion, à l’opinion publique, à celui qui crie le plus habilement ou le plus fort.
La foi, une connaissance transformante
homélie de Pâques 2011
{joomplu:175} La résurrection de Jésus fut un événement bouleversant pour les apôtres, quelque chose à quoi ils ne s’attendaient vraiment pas. Ils avaient bien vu la résurrection de Lazare, mais cette fois c’était si différent : Jésus ne revient pas à l’ancienne vie, celui que les apôtres rencontrent vit d’une vie incomparable, la vie éternelle où il ne connaîtra plus la mort. Il faudra du temps aux apôtres pour la reconnaître. Au début, la joie des apôtres sera mêlée de crainte, ils prendront même le Seigneur pour un fantôme. 40 jours seront bien nécessaires pour comprendre la vie nouvelle de Jésus.
La résurrection n’est pas un retour en arrière, avant la croix, une restauration du passé. Vendredi nous avons uni à la croix les souffrances de nos vies. J’ai été très ému, lors du camp que je vivais avec une centaine de jeunes dans la région de Tournai, de les voir venir poser leur front sur la croix, demander au Seigneur de vivre avec lui les épreuves de leurs familles, de leur vie d’étudiant, de leur vie au milieu des condisciples ou des amis ; ils m’ont partagé des épreuves si profondes que je reste édifié de les voir marcher dans la foi et je bénis le Seigneur de les tenir.
Un service de tout l'homme
{joomplu:92} Bientôt nous allons vivre le point central de la Semaine Sainte la passion du Seigneur, le don de sa vie sur la croix. C’est le point central, par lequel tout s’est fait, mais bien sûr ce n’est pas le sommet. Le sommet, ce sera la résurrection, quand la mort ne peut retenir le Fils de Dieu fidèle à son Père. Demain, par sa façon de vivre le péché de l’homme qui s’abat sur lui dans l’injustice et le mépris, par sa fidélité à Dieu et à l’homme, Jésus détruit le péché. Au lieu de la vengeance, de la malédiction, du découragement, Jésus choisit l’amour, il choisit de se donner. Et ce don de lui sur la croix, il l’anticipe le dernier soir, à table avec ses disciples, en dépassant toute la signification du repas pascal juif. Le pain sera son corps livré, le vin sera son sang versé, et ses disciples feront cela à leur tour jusqu’au retour du Seigneur.
J'ai le choix de la vague sur laquelle je vais surfer
homélie du premier dimanche de carême, sur Gn 3 et Mt 4
{joomplu:22}Nous voici placés devant le mystère de la liberté humaine. L’arbre placé au milieu du jardin, dont on ne peut pas manger, n’est pas une tentation, mais bien la création de la liberté humaine par Dieu.
Car ce n’est pas l’instinct qui gardera l’homme de cet arbre, comme il garde les animaux de ce qui est mauvais pour eux. C’est seulement le choix d’une volonté qui accepte d’écouter Dieu, d’être en relation avec Dieu. C’est une liberté bien orientée — bien « ordonnée » comme on dit dans le langage technique de la théologie.
Dieu crée l’homme libre, non pour qu’il puisse se détruire, n’en faire qu’à sa tête, inventer l’injustice sociale, l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes, le mépris de la vie, etc., mais pour qu’il puisse entrer en relation.
C’est un énorme risque que Dieu prend ; il veut le faire, le projet vaut le risque : c’est le bonheur d’aimer, pour d’innombrables de créatures.
Être providence les uns pour les autres
homélie du 8e dimanche A, 27 février 2011
Tous{joomplu:158}, nous nous faisons des soucis. C’est le propre de la nature humaine que de s’inquiéter pour l’avenir. C’est un fruit amer de la conscience de soi qui nous permet par ailleurs tant de belles choses comme de pouvoir créer, inventer, aimer... Cette conscience de soi nous fait nous demander : que vais-je devenir ? Comment mes besoins seront-ils assurés demain, l’an prochain, et quand je serai vieux ? Et si j’ai la charge d’enfants, comment leur assurer un avenir à eux aussi ? La liste des inquiétudes ne connaît pas de limite.
En voilà des exigences!
homélie du 6ème dimanche A sur Mt 5,17-37 ; 13 février 2011
Pourquoi Jésus parle-t-il ainsi ? Nous savons qu’il est venu inaugurer le Royaume d’amour et de paix, qu’il est venu pour que nous ayons la vie, la vie en surabondance. Alors, pourquoi nous assène-t-il toutes ces règles ? Pourquoi tous ces commandements dont il n’y a personne ici qui peut se dire : cool, je fais ce que dit Jésus. Pour les uns, c’est la colère qui les met en défaut, ou les dissensions avec quelqu’un, pour d’autres des entorses à la parole droite, pour d’autres encore l’infidélité dans le mariage, et enfin pour près de la moitié d’entre nous certains regards sur les femmes dans la rue...
Qui est Jésus et qu'est-ce qui l'anime?
Homélie du baptême du Seigneur 2011
{joomplu:166}Qui est le Christ que nous voulons suivre tandis que d’autres suivent Mahomet ou Bouddha, et que beaucoup plus d’autres encore autour de nous considèrent que Dieu est vraiment une affaire trop compliquée ou trop abstraire et qu’il sera assez tôt sur son lit de mort pour y penser, si du moins il en reste encore la force ?
Qui est le Christ ? Voici une des questions que l’épisode du baptême de Jésus veut aborder. A Noël nous apprenions par les bergers que celui qui était né serait un sauveur ; les mages sont venus le saluer comme roi et lui ont apporté l’encens des dieux, avec la myrrhe des défunts. Aujourd’hui Jésus vient au baptême de Jean, ce baptême dont nous avons fait connaissance au temps de l’Avent, dont Jean lui-même dit :
Dieu vient sans demander la permission
Homélie de Noël 2010
Voilà que l’enfant Jésus est né. Cet enfant que les anges annoncent aux bergers comme le sauveur et que saint Jean décrit comme celui qui était dès le commencement, le « Verbe », la Parole de Dieu, « l’expression parfaite de son être » (He 1,3). L’enfant Jésus est né et Dieu débarque dans notre monde, sans nous demander notre avis. On insiste souvent pour dire que Dieu nous laisse libre, et cette liberté que Dieu nous laisse est nécessaire pour que nous puissions l’aimer d’un amour véritable, un amour sans contrainte. Mais la liberté que Dieu nous laisse n’est pas la liberté de nous désintéresser de lui comme il se désintéresserait de nous. Au contraire, le Seigneur veut tellement pour nous la vie et la lumière qu’il vient dans notre monde et dans son monde sans nous demander de permission.
Dieu n'a pas le bras trop court
homélie du 3ème dimanche de l’Avent (Is 35,1-10 ; Jc 5,7-10 ; Mt 11,2-11)
Comme il est interpellant, Jean-Baptiste dans sa prison ! Il a consacré toute sa vie à préparer les chemins du Seigneur, il y a mis toute son énergie, toute sa passion, il a même vu venir à lui celui qu’une voix du ciel a désigné comme son fils bien-aimé et sur qui l’Esprit a reposé. Maintenant il se trouve en prison, pour avoir dit à Hérode : « tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère » (Mc 6,18). De sa prison, l’action de Jésus l’étonne et le met dans le désarroi ; est-il celui qui doit venir, celui qui agit si différemment de ce qu’il attendait ? Celui qui agit par la douceur, la persuasion, plutôt que par une puissance éclatante ?
Jésus lui répond : il est celui qui doit venir, mais c’est à Jean-Baptiste de le comprendre, par cette référence à la promesse des prophètes, comme si Jésus disait : « regarde, c’est maintenant ! »