homélie du Te Deum du 21 juillet
{joomplu:156} à partir du texte de Gn 2,4b-9.15
Lorsque nous ne cherchons pas de données scientifiques dans ce texte, nous y découvrons une réflexion puissante sur la place de l’homme dans l’univers et sa mission aujourd’hui. La réussite du monde est décrite comme le fruit d’une collaboration entre Dieu qui fait pleuvoir et l’homme qui travaille le sol. Une collaboration, non une concurrence. L’être humain lui-même a une double origine, une double parenté : parenté avec le monde matériel, puisqu’il est tiré du sol, comme tous les êtres vivants ; cette parenté nous est rappelée abondamment par la culture contemporaine qui veut voir dans l’homme un animal comme un autre. Mais il y a une autre parenté, la parenté avec Dieu, dont l’homme reçoit le souffle. De nos jours, les scientifiques ne cessent de s’étonner que la science basée sur les mathématiques permette de si bien connaître le monde qu’elle peut même prédire l’existence de ce qu’on ne connaît pas encore, comme on l’a vu avec le boson de Higgs. D’où vient que les mathématiques, qui sont le fruit de notre esprit, collent si bien avec l’univers où nous avons l’impression d’être jetés comme un accident ? Ne serait-ce pas, finalement, parce que nous avons reçu le souffle du Créateur, parce que notre esprit vient de l’esprit de celui qui a imaginé le monde ? Alors, l’être humain est bien plus qu’un animal comme un autre. Alors, il a vraiment une mission dans ce monde.
La richesse du Seigneur
homélie du 13e dimanche de l’année A, 2 juillet 2023
{joomplu:28} Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?
Va dire aux hommes combien je les aime !
homélie du 11e dimanche A, 18 juin 2023
{joomplu:199} Jésus voit les gens désolés et abattus comme des brebis sans berger. Pourtant c’étaient des juifs, des gens qui connaissaient cette parole du Seigneur : vous serez mon domaine particulier… Je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle… Mais il n’y avait plus personne pour rendre cette parole de Dieu actuelle. Tout ce qu’ils vivaient leur faisait penser qu’ils étaient abandonnés de Dieu. Dieu les aimait tant et ils ne le savaient pas.
Ce sacrement ne s’approche qu’avec le cœur
homélie de la fête du Corps et du Sang du Christ, 11 juin 2023
{joomplu:568} Deux choses me frappent spécialement dans les lectures d’aujourd’hui. La manne, qui annonce l’eucharistie, est donnée au peuple dans un contexte où Dieu lui dit qu’il veut savoir ce qu’il a dans le cœur (Dt 8,2). Et Jésus annonce que le pain qu’il donnera, c’est sa chair, donnée pour la vie du monde (Jn 6,51). Dieu, qui est amour, s’intéresse à notre cœur. C’est par là qu’il peut nous rencontrer et qu’il peut nous combler. L’homme qui a le cœur ailleurs ne peut jamais comprendre le salut ; il reste étranger aux dons de Dieu, il n’en comprend que la dimension matérielle. Pour lui, les miracles devraient être des prodiges extérieurs, et il en conclut qu’ils n’existent pas ou qu’ils sont fort rares. Il n’en va pas de même pour l’homme intérieur, qui s’avance vers le Seigneur le cœur ouvert et plein de désir. Chez lui, Dieu a trouvé la porte d’entrée pour y déposer sa paix et sa joie.
Nous avons su que Dieu est amour parce qu’il est Trinité
homélie de la fête de la Sainte-Trinité, 4 juin 2023
{joomplu:557} Pendant des siècles, l’action de Dieu envers l’humanité a été de faire reconnaître au peuple hébreu qu’il n’existe qu’un seul Dieu. Pour l’homme, c’était difficile à accepter de vivre ainsi, dans la dépendance au Dieu unique, sans se permettre de nourrir l’illusion de pouvoir se tourner vers un autre dieu si nous sommes déçus de la divinité, ou si elle nous demande une fidélité trop exigeante… On mesure bien que c’est difficile, à la tendance contemporaine d’aller manger un peu à tous les rateliers du supermarché des religions. Quel défi de servir le Dieu unique ! Mais quel défi lumineux !
Disciples de l’Envoyé
homélie de la Pentecôte, 28 mai 2023
{joomplu:185} Si nous sommes ici ce matin, c’est parce qu’il y a eu cet événement raconté dans l’évangile d’aujourd’hui : après sa mise au tombeau, Jésus se montre vivant, avec les marques des plaies de sa passion, au milieu de ses disciples, et il leur donne l’Esprit Saint pour les envoyer en mission. S’il n’y avait pas eu ce don de l’Esprit Saint, s’il n’y avait pas eu cet envoi en mission, nous serions encore en train d’adorer les dieux celtes ou romains, ou la lune et le soleil, et nous ne connaîtrions rien de ce Dieu qui aime les êtres humains et qui veut les tirer des chaînes du mal.
Vivre dans l’amitié de Dieu — homélie de la première communion
7e dimanche de Pâques, 21 mai 2023
{joomplu:567} Aujourd’hui nous avons entendu ce qui est comme le testament de Jésus. Cela va nous permettre de répondre à la question : qu’est-ce que Jésus le Fils de Dieu est venu apporter ? Qu’est-ce que c’est être chrétien ? Ce testament, tout à la fin du grand discours de Jésus, est une prière ; le Seigneur Jésus parle à son Père bien-aimé. Et il lui demande « glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie ! ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Glorifie… on pourrait le traduire par : fais réussir ma vie ! Qu’elle soit belle ! Qu’elle soit pleine de joie pour toujours ! Que jamais ça ne cesse ! C’est la vie éternelle.
La merveilleuse lumière
homélie du 5e dimanche de Pâques, 7 mai 2023
{joomplu:178} Tous les êtres humains se posent la question de la fin de leur vie terrestre et de ce qu’il pourrait y avoir après. Les suppositions vont bon train depuis des milliers d’années. Puis vient Jésus, qui se présente comme celui qui sait, et même celui qui maîtrise cette inconnue pour tous. Il est capable de « préparer une place » (Jn 14,3), et de prendre avec lui ceux qui s’attachent à lui. Il fait sentir cela aux apôtres dans le discours que nous venons d’entendre, et quelque temps après il va leur révéler comment cela est possible. Il est devenu le maître de la mort, par sa fidélité totale au Père tout au long de sa Passion ; il a acquis le pouvoir sur la mort et le Père peut le relever d’entre les morts, le ressusciter.
Comment sommes-nous sauvés par la foi ?
homélie du 2e dimanche de Pâques, 16 avril 2023
{joomplu:565} Nous sommes frappés de la vitalité de la première communauté chrétienne : « chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés », nous dit le texte des Actes des apôtres. Il était encore très frais dans la mémoire, l’événement par lequel Dieu avait vaincu la mort par la fidélité de son Fils bien-aimé jusqu’à la croix. Le mot « être sauvé » avait un contenu très concret : obtenir le pardon de ses péchés, recevoir le don de l’Esprit Saint, participer à la vie qui s’était révélée dans le Seigneur Jésus. Ils étaient du côté du Vivant, plus rien ne menacerait désormais leur existence, la vie éternelle leur était ouverte. Les biens matériels devenaient si relatifs devant cette grande vie qui s’ouvrait que c’était naturel de tout mettre en commun. La promesse de vie que Dieu avait réalisée balayait toutes les inquiétudes.
Une aventure avec Dieu
homélie de la veillée pascale 2023
{joomplu:199} Nous avons souvent des idées théoriques sur Dieu, nous demandant s’il existe, ou pourquoi il tolère le mal s’il peut agir dans la vie des hommes, etc. Ce sont des idées qui nous paralysent et nous font rester dans une sorte de vague status quo. Ce soir au cours de cette veillée pascale nous entourons six jeunes femmes qui se sont situées tout différemment devant Dieu. Elles ont commencé une histoire avec lui. Ce n’était peut-être pas ce que vous aviez imaginé en prenant contact avec la paroisse pour recevoir le baptême, mais vous avez accepté d’entrer dans un long cheminement, toute une histoire que vous tissiez avec Dieu au fil des rencontres du catéchuménat, des entretiens individuels ou en groupe, des temps de prière avec la paroisse, et finalement les dernières étapes depuis le début du carême. Aujourd’hui, après avoir entendu toutes ces lectures, nous nous rendons tous compte que la découverte de Dieu se fait en vivant une histoire avec lui. C’est l’histoire sainte, dont vous avez entendu le récit de quelques moments, depuis la création jusqu’au projet de recréation du cœur de l’homme, en passant par l’épreuve de foi d’Abraham, la détresse du peuple hébreu et sa libération, et tout le chemin de purification offert par les prophètes. Dieu ne se rencontre pas comme la solution à une question, mais comme un partenaire avec qui on chemine. C’est comme cela que l’humanité a appris Dieu ; c’est la Révélation de Dieu au fil de l’histoire sainte, d’abord vécue puis consignée dans les Écritures que l’on appelle la Bible.
Le silence de Dieu quand il renverse le mal
Homélie du dimanche des Rameaux 2023
{joomplu:187} Chaque année nous écoutons le récit de la Passion du Seigneur Jésus et nous nous imprégnions de la façon dont Dieu affronte le mal. Cela nous permet de tenir lorsque nous aussi, dans nos vies, nous retrouvons face au mal. Ce qui me frappe aujourd’hui est le silence. Silence de Jésus qui étonne Pilate lorsqu’il ne lui répond plus rien. Silence du Père, qui fait crier Jésus « mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Dans la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach, au moment où Judas arrive avec la foule armée d’épées et de bâtons pour capturer Jésus, le chœur s’exclame : n’y a-t-il pas un tremblement de terre, un orage, un tonnerre déchaîné ? N’y a-t-il rien qui vienne du ciel comme intervention divine ? Cette question, nous nous la posons à notre tour lorsque le mal débarque dans notre vie. Mais à l’arrogance du mal — car le diable est rempli d’arrogance envers le Créateur et il nous l’enseigne comme il le peut — Dieu répond par le silence et par la fidélité de son Fils coûte que coûte. Et c’est ainsi qu’il terrasse le mal. Qu’il nous donne la force de le suivre le jour où c’est notre chemin à nous aussi ! Qu’il nous remplisse de fidélité pour remporter avec lui la victoire plutôt que de chercher une échappatoire du côté du malin. Si vous voulez vibrer à tout cela, je vous recommande ce très beau commentaire de la Passion selon saint Matthieu de Bach.