Vivre dans l’amitié de Dieu — homélie de la première communion
7e dimanche de Pâques, 21 mai 2023
{joomplu:567} Aujourd’hui nous avons entendu ce qui est comme le testament de Jésus. Cela va nous permettre de répondre à la question : qu’est-ce que Jésus le Fils de Dieu est venu apporter ? Qu’est-ce que c’est être chrétien ? Ce testament, tout à la fin du grand discours de Jésus, est une prière ; le Seigneur Jésus parle à son Père bien-aimé. Et il lui demande « glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie ! ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Glorifie… on pourrait le traduire par : fais réussir ma vie ! Qu’elle soit belle ! Qu’elle soit pleine de joie pour toujours ! Que jamais ça ne cesse ! C’est la vie éternelle.
La merveilleuse lumière
homélie du 5e dimanche de Pâques, 7 mai 2023
{joomplu:178} Tous les êtres humains se posent la question de la fin de leur vie terrestre et de ce qu’il pourrait y avoir après. Les suppositions vont bon train depuis des milliers d’années. Puis vient Jésus, qui se présente comme celui qui sait, et même celui qui maîtrise cette inconnue pour tous. Il est capable de « préparer une place » (Jn 14,3), et de prendre avec lui ceux qui s’attachent à lui. Il fait sentir cela aux apôtres dans le discours que nous venons d’entendre, et quelque temps après il va leur révéler comment cela est possible. Il est devenu le maître de la mort, par sa fidélité totale au Père tout au long de sa Passion ; il a acquis le pouvoir sur la mort et le Père peut le relever d’entre les morts, le ressusciter.
Comment sommes-nous sauvés par la foi ?
homélie du 2e dimanche de Pâques, 16 avril 2023
{joomplu:565} Nous sommes frappés de la vitalité de la première communauté chrétienne : « chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés », nous dit le texte des Actes des apôtres. Il était encore très frais dans la mémoire, l’événement par lequel Dieu avait vaincu la mort par la fidélité de son Fils bien-aimé jusqu’à la croix. Le mot « être sauvé » avait un contenu très concret : obtenir le pardon de ses péchés, recevoir le don de l’Esprit Saint, participer à la vie qui s’était révélée dans le Seigneur Jésus. Ils étaient du côté du Vivant, plus rien ne menacerait désormais leur existence, la vie éternelle leur était ouverte. Les biens matériels devenaient si relatifs devant cette grande vie qui s’ouvrait que c’était naturel de tout mettre en commun. La promesse de vie que Dieu avait réalisée balayait toutes les inquiétudes.
Une aventure avec Dieu
homélie de la veillée pascale 2023
{joomplu:199} Nous avons souvent des idées théoriques sur Dieu, nous demandant s’il existe, ou pourquoi il tolère le mal s’il peut agir dans la vie des hommes, etc. Ce sont des idées qui nous paralysent et nous font rester dans une sorte de vague status quo. Ce soir au cours de cette veillée pascale nous entourons six jeunes femmes qui se sont situées tout différemment devant Dieu. Elles ont commencé une histoire avec lui. Ce n’était peut-être pas ce que vous aviez imaginé en prenant contact avec la paroisse pour recevoir le baptême, mais vous avez accepté d’entrer dans un long cheminement, toute une histoire que vous tissiez avec Dieu au fil des rencontres du catéchuménat, des entretiens individuels ou en groupe, des temps de prière avec la paroisse, et finalement les dernières étapes depuis le début du carême. Aujourd’hui, après avoir entendu toutes ces lectures, nous nous rendons tous compte que la découverte de Dieu se fait en vivant une histoire avec lui. C’est l’histoire sainte, dont vous avez entendu le récit de quelques moments, depuis la création jusqu’au projet de recréation du cœur de l’homme, en passant par l’épreuve de foi d’Abraham, la détresse du peuple hébreu et sa libération, et tout le chemin de purification offert par les prophètes. Dieu ne se rencontre pas comme la solution à une question, mais comme un partenaire avec qui on chemine. C’est comme cela que l’humanité a appris Dieu ; c’est la Révélation de Dieu au fil de l’histoire sainte, d’abord vécue puis consignée dans les Écritures que l’on appelle la Bible.
Le silence de Dieu quand il renverse le mal
Homélie du dimanche des Rameaux 2023
{joomplu:187} Chaque année nous écoutons le récit de la Passion du Seigneur Jésus et nous nous imprégnions de la façon dont Dieu affronte le mal. Cela nous permet de tenir lorsque nous aussi, dans nos vies, nous retrouvons face au mal. Ce qui me frappe aujourd’hui est le silence. Silence de Jésus qui étonne Pilate lorsqu’il ne lui répond plus rien. Silence du Père, qui fait crier Jésus « mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Dans la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach, au moment où Judas arrive avec la foule armée d’épées et de bâtons pour capturer Jésus, le chœur s’exclame : n’y a-t-il pas un tremblement de terre, un orage, un tonnerre déchaîné ? N’y a-t-il rien qui vienne du ciel comme intervention divine ? Cette question, nous nous la posons à notre tour lorsque le mal débarque dans notre vie. Mais à l’arrogance du mal — car le diable est rempli d’arrogance envers le Créateur et il nous l’enseigne comme il le peut — Dieu répond par le silence et par la fidélité de son Fils coûte que coûte. Et c’est ainsi qu’il terrasse le mal. Qu’il nous donne la force de le suivre le jour où c’est notre chemin à nous aussi ! Qu’il nous remplisse de fidélité pour remporter avec lui la victoire plutôt que de chercher une échappatoire du côté du malin. Si vous voulez vibrer à tout cela, je vous recommande ce très beau commentaire de la Passion selon saint Matthieu de Bach.
Il y a une lumière pour ta vie. Accueille-la !
homélie du 4e dimanche de carême, année A, 19 mars 2023
{joomplu:178} Jésus accomplit une œuvre de lumière, l’œuvre de lumière par excellence : il rend la vue à un aveugle de naissance. Devant cela, les pharisiens se divisent. Certains reconnaissent l’œuvre de Dieu, « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » D’autres estiment que Jésus a violé le repos du sabbat et donc ne peut pas être homme de Dieu. Ces derniers ont-ils une conception trop étroite ? Ont-ils besoin d’avoir une conception plus laxiste du sabbat pour admettre qu’on peut prendre ses libertés avec l’interdiction de faire aucun ouvrage ? Nous ferions fausse route en regardant les choses ainsi. Jésus ne s’est jamais présenté comme un maître qui prend ses libertés par rapport à la Loi. Mais il est un maître qui lui redonne tout son sens, qui l’accomplit. Il est maître du sabbat parce qu’il en est l’auteur, pas parce qu’il accommode la loi à ses priorités personnelles.
Un carême pour remonter la pente
homélie du Mercredi des cendres 2023
{joomplu:9} Nous allons recevoir des cendres sur le front, en signe de pénitence. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le carême est un temps de pénitence, c’est-à-dire un temps de repentir. Le repentir, c’est remonter la pente, c’est remonter de là où nous sommes tombés. Il n’y aurait pas de carême si nous n’étions pas pécheurs. Et il n’y aurait pas de carême si le péché n’était pas quelque chose de grave. Bien sûr, dans le mal que nous faisons volontairement — c’est cela le péché, faire le mal en sachant que c’est mal et en voulant le faire — tout n’a pas la même gravité. Mais quand les autres pèchent contre nous, cela nous fait de la peine, cela peut même nous blesser profondément. On comprend donc que le pécheur que nous sommes doit remonter la pente, que nous ne pouvons pas rester endormis dans le mal que nous faisons en disant : bah, c’est pas grave, j’irai me confesser et Dieu me pardonnera. Car oui, Dieu veut pardonner au pécheur qui regrette sincèrement le mal qu’il a commis, mais il nous faut regretter sincèrement et vouloir changer. Notez que pour des habitudes mauvaises qui sont profondément enracinées dans les méandres de notre cerveau, ce changement risque de prendre beaucoup de temps, et que nous aurons l’impression de souvent retomber. Mais l’important est de ne pas se décourager.
Le pouvoir de transformer les cœurs
homélie du 7e dimanche A, 19 février 2023
{joomplu:373} Jésus nous parle de comment vivre dans un monde où des gens font le mal. Plus tard, en septembre, il nous parlera des tensions dans la communauté, mais maintenant c’est au sujet des relations difficiles que nous pouvons avoir avec n’importe qui. Ce qu’il dit nous surprend : ne pas riposter, tendre l’autre joue, n’est-ce pas minimiser le mal, en plus de se laisser piétiner ? Il ne faut pas se méprendre. Rien n’est plus contraire à Dieu que le mal. Nous ne pouvons pas laisser le mal proliférer autour de nous. Mais comment allons-nous lui faire barrage ? Là est la vraie question. Jésus propose de dénoncer le mal autrement que des réflexes purement humains nous le suggéreraient en réclamant notre dû, en intentant un procès, en proclamant partout que nous sommes victimes. J’ai l’impression que le Seigneur nous propose d’agir selon une bonté transformante, une attitude positive envers la personne mauvaise qui parvient à dissocier la personne de ses mauvais projets, afin de dénoncer le mal et en même temps reconnaître la bonté de la personne et sa capacité à changer.
Libérés d’une fausse sagesse
homélie du 5e dimanche A, 5 février 2023
{joomplu:552} Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », nous dit le Seigneur. Et veillez à ne pas devenir fades ni invisibles ! (Mt 5,13) Comment être sel, lumière ? Nous pensons d’abord aux bonnes actions que fait l’homme de bien, l’« homme de bonne volonté », comme on entend parfois. Ce à quoi nous invite Jésus doit conduire à rendre gloire au Père. Dans notre monde, tout ce qui soulage les maux dont souffrent nos contemporains rend gloire à Dieu qui a créé l’homme et qui défend sa dignité. La première lecture (Is 58) nous a montré comment cela ouvrait un chemin de bonheur non seulement pour celui qui est secouru, mais aussi pour celui qui fait le bien. Mais, puisqu’il s’agit de rendre gloire à Dieu, cela ne serait pas suffisant si notre action n’ouvrait pas une fenêtre vers le ciel, si elle ne permettait pas à la lumière de Dieu de pénétrer les cœurs si chers de ses enfants.
En avant !
homélie du 4e dimanche A, 29 janvier 2023
{joomplu:206} Voulez-vous réussir votre vie ? Faites confiance au Seigneur, il s’en occupe. Écoutez-le, il vous montrera le chemin. L’ambiance actuelle est morose. Beaucoup sont même tentés de se replier sur des petits bonheurs quotidiens, sans nourrir de grands projets. Un petit bonheur au jour le jour… Mais est-ce que cela peut tenir face aux orages de la vie ? Bien sûr, nous pourrions espérer une vie qui passe entre les gouttes, mais est-ce ainsi qu’on réussit sa vie ?
Baptisés dans l’Esprit
homélie du 2e dimanche de l’année A, 15 janvier 2023
{joomplu:191} Nous voilà plongés dans la grâce des commencements, et en assistant aux premières heures de la vie publique du Seigneur Jésus nous avons l’occasion d’explorer la question : qui est-il et que vient-il apporter au monde ? Il est, dit Jean le Précurseur, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cela signifie que dans une situation de faiblesse, vulnérable comme un petit agneau, il sera capable de s’offrir lui-même comme l’agneau du sacrifice, et que cette offrande résoudra le gros problème de l’humanité : le péché. Le péché est une désunion avec Dieu. Que ce soit un grave problème, il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour le comprendre. D’où viennent tant de malheurs, d’où vient la guerre, la haine dans les familles, la pauvreté, tant de personnes abandonnées, désorientées, découragées, exploitées, rejetées ? C’est le péché, celui que nous commettons et celui que nous subissons. Si nous vivions dans la paix de Dieu, en harmonie avec Dieu, tout cela n’arriverait pas. Si nous nous laissions aimer et guérir par Dieu plutôt que de devenir blessants parce que nous avons été blessés, tout cela n’arriverait pas. Si nous laissions les commandements de Dieu guider notre vie plutôt que de n’en faire qu’à notre tête, tout cela n’arriverait pas. Et comment pourrions-nous sortir de cette situation catastrophique ? En accueillant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui réconcilie l’humanité avec son Créateur qui l’aime tant et se trouve tant de fois rejeté. Il n’opérera pas cette réconciliation en imposant un ordre nouveau, mais en donnant sa vie. Et nous accueillons cette démarche du Seigneur en y reconnaissant son amour. C’est ce que nous vivons dans chaque messe, qui s’appelle eucharistie, c’est-à-dire action de grâce : nous disons au Seigneur notre reconnaissance pour tant d’amour. C’est pourquoi aussi nous mettons un crucifix dans nos maisons : pour nous rappeler à quel point nous avons été aimés puisque le Fils de Dieu a donné sa vie pour enlever le péché du monde alors que nous étions menacés de désespérance devant tout ce mal.