La foi et les miracles
homélie du 13e dimanche B, 27 juin 2021
{joomplu:23} Cela me frappe que Jésus impose le silence après avoir ressuscité la fille de Jaïre, le chef de synagogue. Ce serait pourtant une telle occasion de démontrer sa puissance, de clouer le bec aux détracteurs, justement dans un milieu où les pharisiens sont influents. D’autant plus que au tout début de l’histoire de l’Église, dans les Actes des apôtres, on dit que le Seigneur rendait témoignage à l’annonce de la Parole par les apôtres, en opérant des signes et des prodiges par leurs mains. (Ac 14,3 ; voir Mc 16,20 ou He 2,4). Alors finalement, ces signes peuvent-ils soutenir le témoignage, l’évangélisation, si comme Jésus l’Église doit demander de ne rien dire de ces signes ? Comment sortir de ce paradoxe ?
Une chose est sûre, Jésus ne guérit pas pour se faire un nom et attirer toujours plus d’adeptes. Cela lui pèse plutôt. Il arrive ainsi que Jésus est découragé et attristé par les demandes de miracle qu’on lui fait. « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » (Jn 4,48) « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? » (Mc 9,19, dans quelques chapitres, lors de la guérison de l’épileptique).
Voir la puissance de Dieu
homélie du 12e dimanche B, 20 juin 2021
{joomplu:558}L’Écriture aujourd’hui nous montre Dieu maître des éléments naturels. Je voudrais méditer sur sa puissance. Nous n’osons plus y penser, nous préférons croire Dieu impuissant que d’accepter son apparent silence devant les catastrophes d’aujourd’hui. Nous réagissons ainsi parce que nous n’avons plus aucune « crainte » de Dieu. Alors nous n’acceptons pas qu’il agisse autrement que selon nos standards.
Réussir sa vie
homélie du 11e dimanche B, 13 juin 2021
{joomplu:539} Comment réussir sa vie ? Le peuple d’Israël comptait échapper au joug de Babylone en combinant une alliance avec l’Égypte. Mais le Seigneur lui dit que cela ne marchera pas. Par contre, c’est lui qui veillera à l’avenir du peuple. Tandis que la dynastie de David est en train de se fourvoyer en acceptant des compromis avec des puissances étrangères, Dieu lui-même agira. Après le désastre, il fera réussir cette dynastie de David, en choisissant le rameau qui portera du fruit.
À l’abri de toute peur
homélie de la fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, 6 juin 2021
{joomplu:542} L’homme peut-il vivre sans Dieu ? Nous voyons autour de nous bien des gens en train de survivre. Et même lorsqu’ils ont beaucoup d’opportunités de profiter de la vie, comme on dit, nous les voyons survivre « en passant toute leur vie dans une situation d’esclave dans la crainte de la mort » (He 2,15). Le stress sanitaire qui nous obnubile depuis un an en est un bon révélateur.
La vie de Dieu et nous
homélie du dimanche de la Sainte-Trinité, 30 mai 2021
{joomplu:557} J’ai rencontré des chrétiens pour qui la Trinité c’était surtout des complications dont ils se passeraient bien, des vains débats de théologiens qui n’apportent rien. Pourtant, la connaissance de la Sainte-Trinité est un trésor de la foi chrétienne. Dieu nous fait le cadeau merveilleux de connaître un peu de son intimité. Et non pas pour satisfaire notre curiosité, mais pour que nous nous préparions à y entrer et que déjà maintenant nous en vivions. Voilà pourquoi accueillir et méditer le mystère de la Sainte-Trinité est incontournable pour un chrétien : Dieu nous le fait connaître car nous y sommes destinés.
Il sait où nous allons
homélie du 7e dimanche de Pâques, 16 mai 2021
{joomplu:538} La grande prière de Jésus que saint Jean nous relate, nous la lisons en trois fois, sur les trois années A, B et C. Saint Jean ne dit pas clairement où Jésus prie ainsi, mais juste après il montre Jésus partir avec ses disciples au mont des oliviers, avant d’être livré par Judas. Alors je me demande si on ne pourrait pas imaginer que nous venons d’entendre le début de la prière de Jésus qui se termine par : « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi… cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Si nous plaçons la prière de Jésus dans ce cadre de l’ultime combat de Gethsémani, nous devenons capables de comprendre comment Jésus peut dire qu’il prie pour que nous soyons comblés de joie alors que le monde nous rejettera. Car comment être dans la joie quand des gens autour de nous nous prennent en haine ? Quelle est la solution de ce paradoxe ? Car nous ne sommes pas masos, ça ne nous amuse pas d’être mis à l’écart ou combattus.
Le temps de l’Église
homélie de la fête de l’Ascension 2021
{joomplu:184} Que faisons-nous ici ? Quel est le sens de notre pratique chrétienne ? Plus largement, pourquoi l’Église elle-même ? La fête d’aujourd’hui peut nous aider à répondre à ces questions. Quand Marie-Madeleine voit Jésus ressuscité, elle veut le saisir, mais Jésus lui répond : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jn 20,17) Jésus avait vécu quelque chose qu’aucun être humain n’avait encore vécu : se relever d’entre les morts. Ce n’était pas une œuvre humaine. C’est parce qu’il est venu de Dieu comme son Fils bien-aimé qu’il a pu remporter ce pouvoir sur la mort. Mais jusqu’à l’Ascension sa divinité est restée cachée, au point que Marie-Madeleine croit pouvoir le retenir. L’Ascension c’est le dévoilement du monde auquel appartient Jésus, qui englobe le nôtre et le dépasse incroyablement. Il me semble que l’on peut le considérer, ce monde de Dieu, non pas comme un monde à côté, mais autour du nôtre. Ainsi, Jésus, en partant dans ce monde de Dieu, se rend présent à tous et à chaque instant.
L’amour, une union des volontés
Voici l’homélie extraite de la messe de ce sixième dimanche de Pâques. Paix à vous, et bonne fête à toutes les mamans, dont nous venons tous !
Faire de grandes choses
homélie du 5e dimanche de Pâques, 2 mai 2021
{joomplu:390} Prenons un petit temps d’arrêt pour mesurer la joie de Paul lorsque, après avoir rencontré le Christ sur le chemin de Damas et en avoir été bouleversé, il peut se trouver accueilli par l’Église qu’il persécutait auparavant. Voilà qu’il peut faire siennes les paroles du psaume que nous avons chantées : « tu seras ma louange, Seigneur, dans la grande assemblée ». Bien sûr, vous l’avez entendu, cela n’a pas été très facile car les disciples avaient d’abord peur de lui. Ils se demandaient sans doute si sa conversion n’était pas plutôt une feinte pour pouvoir mieux les démasquer et les dénoncer. Mais assez vite l’Église retrouve la paix par rapport à lui, et il peut louer Dieu avec les chrétiens et annoncer Jésus au milieu de Jérusalem. Puis il devra prendre le maquis, et nous le retrouverons plus tard, à Antioche, où l’Église l’enverra annoncer l’Évangile dans l’actuelle Turquie et la Grèce. Goûtons cette joie de Paul de trouver sa place au milieu de l’Église.
Avancer les yeux fixés sur notre Berger
homélie du 4e dimanche de Pâques, 25 avril 2021
{joomplu:32} L’Église naissante a fait l’expérience que le nom de Jésus sauve. Pierre et Jean guérissent « au nom de Jésus Christ, le Nazaréen ». Au tout début de l’Évangile, l’ange avait précisé à saint Joseph qu’il devrait appeler l’enfant Jésus, c’est-à-dire « le Seigneur sauve », car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Mt 1,21). Les apôtres n’agissent pas au nom des valeurs évangéliques, au nom de la fraternité ou quelque chose du genre, mais au nom de Jésus. Le nom, c’est la personne. Faire référence au nom de Jésus nous empêche de réduire le christianisme à une théorie, une théorie morale bien souvent, ou plutôt moralisatrice.
Le résumé de l’Évangile
homélie du 3e dimanche de Pâques, 18 avril 2021
{joomplu:554} Deux fois dans les lectures aujourd’hui on dit que Jésus apporte le pardon des péchés. Cela semble être le résumé de l’Évangile, ce qu’il faut absolument annoncer au monde. Pourquoi la mission que le Seigneur donne à ses disciples est-elle ainsi résumée : « la conversion serait proclamée au nom du Christ, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. » (Lc 24,48) ?