Il y a une lumière pour ta vie. Accueille-la !
homélie du 4e dimanche de carême, année A, 19 mars 2023
{joomplu:178} Jésus accomplit une œuvre de lumière, l’œuvre de lumière par excellence : il rend la vue à un aveugle de naissance. Devant cela, les pharisiens se divisent. Certains reconnaissent l’œuvre de Dieu, « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » D’autres estiment que Jésus a violé le repos du sabbat et donc ne peut pas être homme de Dieu. Ces derniers ont-ils une conception trop étroite ? Ont-ils besoin d’avoir une conception plus laxiste du sabbat pour admettre qu’on peut prendre ses libertés avec l’interdiction de faire aucun ouvrage ? Nous ferions fausse route en regardant les choses ainsi. Jésus ne s’est jamais présenté comme un maître qui prend ses libertés par rapport à la Loi. Mais il est un maître qui lui redonne tout son sens, qui l’accomplit. Il est maître du sabbat parce qu’il en est l’auteur, pas parce qu’il accommode la loi à ses priorités personnelles.
Un carême pour remonter la pente
homélie du Mercredi des cendres 2023
{joomplu:9} Nous allons recevoir des cendres sur le front, en signe de pénitence. Qu’est-ce que ça veut dire ? Le carême est un temps de pénitence, c’est-à-dire un temps de repentir. Le repentir, c’est remonter la pente, c’est remonter de là où nous sommes tombés. Il n’y aurait pas de carême si nous n’étions pas pécheurs. Et il n’y aurait pas de carême si le péché n’était pas quelque chose de grave. Bien sûr, dans le mal que nous faisons volontairement — c’est cela le péché, faire le mal en sachant que c’est mal et en voulant le faire — tout n’a pas la même gravité. Mais quand les autres pèchent contre nous, cela nous fait de la peine, cela peut même nous blesser profondément. On comprend donc que le pécheur que nous sommes doit remonter la pente, que nous ne pouvons pas rester endormis dans le mal que nous faisons en disant : bah, c’est pas grave, j’irai me confesser et Dieu me pardonnera. Car oui, Dieu veut pardonner au pécheur qui regrette sincèrement le mal qu’il a commis, mais il nous faut regretter sincèrement et vouloir changer. Notez que pour des habitudes mauvaises qui sont profondément enracinées dans les méandres de notre cerveau, ce changement risque de prendre beaucoup de temps, et que nous aurons l’impression de souvent retomber. Mais l’important est de ne pas se décourager.
Le pouvoir de transformer les cœurs
homélie du 7e dimanche A, 19 février 2023
{joomplu:373} Jésus nous parle de comment vivre dans un monde où des gens font le mal. Plus tard, en septembre, il nous parlera des tensions dans la communauté, mais maintenant c’est au sujet des relations difficiles que nous pouvons avoir avec n’importe qui. Ce qu’il dit nous surprend : ne pas riposter, tendre l’autre joue, n’est-ce pas minimiser le mal, en plus de se laisser piétiner ? Il ne faut pas se méprendre. Rien n’est plus contraire à Dieu que le mal. Nous ne pouvons pas laisser le mal proliférer autour de nous. Mais comment allons-nous lui faire barrage ? Là est la vraie question. Jésus propose de dénoncer le mal autrement que des réflexes purement humains nous le suggéreraient en réclamant notre dû, en intentant un procès, en proclamant partout que nous sommes victimes. J’ai l’impression que le Seigneur nous propose d’agir selon une bonté transformante, une attitude positive envers la personne mauvaise qui parvient à dissocier la personne de ses mauvais projets, afin de dénoncer le mal et en même temps reconnaître la bonté de la personne et sa capacité à changer.
Libérés d’une fausse sagesse
homélie du 5e dimanche A, 5 février 2023
{joomplu:552} Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », nous dit le Seigneur. Et veillez à ne pas devenir fades ni invisibles ! (Mt 5,13) Comment être sel, lumière ? Nous pensons d’abord aux bonnes actions que fait l’homme de bien, l’« homme de bonne volonté », comme on entend parfois. Ce à quoi nous invite Jésus doit conduire à rendre gloire au Père. Dans notre monde, tout ce qui soulage les maux dont souffrent nos contemporains rend gloire à Dieu qui a créé l’homme et qui défend sa dignité. La première lecture (Is 58) nous a montré comment cela ouvrait un chemin de bonheur non seulement pour celui qui est secouru, mais aussi pour celui qui fait le bien. Mais, puisqu’il s’agit de rendre gloire à Dieu, cela ne serait pas suffisant si notre action n’ouvrait pas une fenêtre vers le ciel, si elle ne permettait pas à la lumière de Dieu de pénétrer les cœurs si chers de ses enfants.
En avant !
homélie du 4e dimanche A, 29 janvier 2023
{joomplu:206} Voulez-vous réussir votre vie ? Faites confiance au Seigneur, il s’en occupe. Écoutez-le, il vous montrera le chemin. L’ambiance actuelle est morose. Beaucoup sont même tentés de se replier sur des petits bonheurs quotidiens, sans nourrir de grands projets. Un petit bonheur au jour le jour… Mais est-ce que cela peut tenir face aux orages de la vie ? Bien sûr, nous pourrions espérer une vie qui passe entre les gouttes, mais est-ce ainsi qu’on réussit sa vie ?
Baptisés dans l’Esprit
homélie du 2e dimanche de l’année A, 15 janvier 2023
{joomplu:191} Nous voilà plongés dans la grâce des commencements, et en assistant aux premières heures de la vie publique du Seigneur Jésus nous avons l’occasion d’explorer la question : qui est-il et que vient-il apporter au monde ? Il est, dit Jean le Précurseur, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cela signifie que dans une situation de faiblesse, vulnérable comme un petit agneau, il sera capable de s’offrir lui-même comme l’agneau du sacrifice, et que cette offrande résoudra le gros problème de l’humanité : le péché. Le péché est une désunion avec Dieu. Que ce soit un grave problème, il suffit d’ouvrir les yeux autour de nous pour le comprendre. D’où viennent tant de malheurs, d’où vient la guerre, la haine dans les familles, la pauvreté, tant de personnes abandonnées, désorientées, découragées, exploitées, rejetées ? C’est le péché, celui que nous commettons et celui que nous subissons. Si nous vivions dans la paix de Dieu, en harmonie avec Dieu, tout cela n’arriverait pas. Si nous nous laissions aimer et guérir par Dieu plutôt que de devenir blessants parce que nous avons été blessés, tout cela n’arriverait pas. Si nous laissions les commandements de Dieu guider notre vie plutôt que de n’en faire qu’à notre tête, tout cela n’arriverait pas. Et comment pourrions-nous sortir de cette situation catastrophique ? En accueillant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui réconcilie l’humanité avec son Créateur qui l’aime tant et se trouve tant de fois rejeté. Il n’opérera pas cette réconciliation en imposant un ordre nouveau, mais en donnant sa vie. Et nous accueillons cette démarche du Seigneur en y reconnaissant son amour. C’est ce que nous vivons dans chaque messe, qui s’appelle eucharistie, c’est-à-dire action de grâce : nous disons au Seigneur notre reconnaissance pour tant d’amour. C’est pourquoi aussi nous mettons un crucifix dans nos maisons : pour nous rappeler à quel point nous avons été aimés puisque le Fils de Dieu a donné sa vie pour enlever le péché du monde alors que nous étions menacés de désespérance devant tout ce mal.
Une belle année
homélie du jour de l’an 2023
{joomplu:166} Nous commençons une nouvelle année avec l’octave de Noël, et cette double fête de sainte Marie Mère de Dieu et de la circoncision de son fils, où il reçoit son nom : Jésus, « Dieu sauve ». Commencer l’année ainsi nous rappelle que c’est de Dieu que vient toute vraie nouveauté, et que c’est dans la foi que, comme Marie, nous sommes renouvelés. Après une année 2022 qui fut difficile, et qui a succédé à d’autres années éprouvantes, le plus profond de nous attend une meilleure année, même s’il n’ose trop l’espérer et que les analystes qui se répandent dans les médias ne sont pas très optimistes, à part quelques politiciens volontaristes dont le discours sonne un peu faux.
Nous ne serons plus jamais seuls
homélie de la veillée de Noël, 24 décembre 2022
{joomplu:525} Est-ce qu’il y a un Dieu, et est-ce qu’on peut compter sur lui ? C’est une question que beaucoup de gens se sont un jour posée, et à laquelle ils ont souvent répondu « non ». Et s’ils en sont arrivés là, c’est principalement à cause des épreuves de la vie, de l’irruption de la souffrance dans la vie des hommes — et spécialement celle des innocents. Où est Dieu ? Est-ce même respectueux pour ceux qui souffrent de penser qu’il existe ? Nous pouvons réfléchir à cela en essayant d’imaginer la situation du peuple de Dieu dont nous a parlé Isaïe. Jérusalem méritait le nom de « Délaissée » et de « Désolation », nous dit le prophète. Parfois, nous pensons que nos vies aussi pourraient bien s’appeler « désolation » ou « abandon ». Nous nous sentons seuls avec nos problèmes, et il n’y a rien de pire que de se sentir abandonné devant quelque chose d’apparence insurmontable.
L’obéissance de la foi
homélie du 4e dimanche de l’Avent, 18 décembre 2022
{joomplu:524} Parmi les thèmes qui traversent les lectures de ce jour, il y en a un qui m’a semblé d’une urgence particulière : celui de l’obéissance à Dieu. Acaz refuse la main tendue de Dieu. Le psaume chante l’homme qui ne livre pas son âme aux idoles. Paul veut amener toutes les nations à l’obéissance de la foi. C’est de cette obéissance de Marie et Joseph que dépend la venue de l’enfant qui s’appelle « le Seigneur sauve », Jésus. Je voudrais détailler cela avec vous.
Se convertir pour voir le Royaume en route
homélie du 2e dimanche de l’Avent A, 4 décembre 2022
{joomplu:189} Je suis touché par le réconfort que nous apportent les Écritures en ces temps difficiles pour le monde et pour l’Église. Chaque jour de la semaine, nous lisons le prophète Isaïe, comme nous venons de le faire aussi ce dimanche. Par sa bouche, le Seigneur rend courage à son peuple épuisé par l’injustice fomentée par les puissants de la société de l’époque et par les menaces de guerre qui planent par le nord (Assyrie) ou par le sud (Égypte). À ce peuple à l’avenir bouché, dont la situation rappelle nos épreuves présentes et à venir, Dieu annonce sa visite, sa présence, la consolation de son amour pour les pauvres, les faibles, ceux qui sont regardés de haut, méprisés ou moqués. Le peuple juif a vécu avec cette espérance. Il pouvait se redire sans cesse : voilà ce que le Seigneur va faire pour nous. Au milieu des épreuves, au lieu du découragement ou du chacun pour soi, les croyants pouvaient se rappeler le merveilleux règne de paix promis par le Seigneur, ce règne où « le loup habitera avec l’agneau », où « il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute la montagne sainte » du Seigneur (Is 11,9).
Le Royaume du Christ et ses méthodes
homélie de la fête du Christ roi de l’univers, 20 novembre 2022
{joomplu:558} Tout en nous aspire au Royaume du Christ Roi, tant nous sommes fatigués des ténèbres du mensonge et de la trahison, de la domination et des abus, de l’impureté et de tant de choses qui réduisent l’être humain à un objet entre ses propres mains. Oh oui, comme nous désirons être arrachés « au pouvoir des ténèbres » dont parle saint Paul, afin d’hériter de la lumière du ciel, de la paix et de la joie pour lesquelles nous sommes faits !