Croire que Dieu agit
homélie du 4e dimanche de l’Avent B — 21 décembre 2014
Nous voilà placés devant{joomplu:169} une des originalités les plus surprenantes du christianisme : la conception virginale de Jésus. Pour essayer de comprendre ce point de la foi, écartons d’emblée un malentendu : ce n’est pas parce que l’Église aurait prétendument des difficultés avec la sexualité que nous croyons que le Christ a été conçu hors de l’union charnelle de Marie et Joseph. La question n’est pas là. Il s’agit plutôt de la question de l’identité de Jésus. Qui est cet homme reconnu Fils de Dieu ?
le monde nouveau, il existe!
homélie du 1er dimanche de l’Avent ; 30 novembre 2014
Vers où va{joomplu:149} le monde ? Quand on interroge les jeunes on n’a pas souvent une réponse très optimiste. Ils ressentent intensément les problèmes à venir dans lesquels la course présente à la facilité et au luxe jette le monde. Peu sont prêt à défendre l’idée que le monde de demain sera meilleur, plus juste, plus fraternel. Pourtant cette idée d’un progrès a porté l’Occident depuis des siècles. Il y a bien longtemps, environ 2800 ans, quand les cultures grecque ou hindoue parlaient d’un temps cyclique où tout recommence, un petit peuple s’est mis à tenir à l’idée d’un progrès : le monde venait d’un commencement (Gn 1,1) et son histoire allait s’épanouir dans une promesse. Puis le Christ est venu, et avec lui on a vu que Dieu tenait sa promesse. Jésus lui-même a parlé de l’avenir. Il a orienté le cours de l’histoire vers son accomplissement définitif, vers la victoire du Royaume de Dieu, qui commence à être là au milieu de nous mais qui attend encore d’être achevé. Le temps n’est pas cyclique, il porte la marche de l’histoire comme un progrès vers un événement heureux, quand l’amour de Dieu sera manifeste à tous et victorieux de tout mal. De nos jours l’idée de progrès est en panne ; elle a été sécularisée par les philosophes des Lumières, qui ont pensé qu’on pouvait penser le progrès sans Dieu, mais 300 ans plus tard nous devons bien constater que sans Dieu on n’ose plus croire à un vrai progrès. Alors il est bon que les croyants puisent à nouveau dans leurs trésors, et se fassent pourvoyeurs d’espérance au milieu d’un monde désabusé.
Nous sommes confiés les uns aux autres
homélie du Christ Roi, fin de l’année liturgique
Cet évangile nous{joomplu:154} secoue. Quel traitement pour ceux qui n’ont pas accueilli l’étranger, visité le malade, nourri l’affamé ! Y aura-t-il un jugement aussi impitoyable pour nous ? (Mt 25,31) Cela ne cadre pas avec les slogans de tolérance molle dont on entoure habituellement Jésus. Cet évangile nous secoue et c’est très bien ainsi : nous en avons bien besoin, nous qui vivons au cœur d’une société qui s’est organisée pour ne pas nous faire trop croiser le faible. Regardez : ceux qui ont faim, ceux qui sont nus, nous ne les croisons pas dans les centres commerciaux mais seulement un peu dans les infos à la télé entre les pubs pour le champagne des fêtes et la ligne automne-hiver des Trois-Suisses. Ainsi nous nous habituons à penser que c’est normal.
partenaire de Dieu, pour un autre monde
homélie du 33e dimanche de l’année A
On peut regarder{joomplu:100} le monde de plusieurs façons. Un monde en petits lotissements où je cherche à me faire une petite place, un monde dur et hostile où j’essaie de me protéger et d’assurer mon avenir, un monde où j’essaie de conquérir la part la plus grande possible, un monde que je n’aime pas et que je veux fuir, etc. Dieu nous propose une autre vision : un monde où je suis son partenaire, un monde que nous construisons ensemble.
une Église témoin de l’amour de Dieu pour l’humanité
Je ressort cette homélie 2014 de la dédicace de Saint-Jean de Latran
La fête de la cathédrale du pape, saint Jean du Latran, nous donne l’occasion de réaliser à nouveau ce qu’est l’Église. Il y a quelques semaines je demandais à quelques jeunes de rhéto s’ils pensaient que Dieu aimait l’humanité. Assez unanimes ils m’ont répondu : non ! Alors là je me dis : l’Église a failli à sa mission si des jeunes qui ont grandi un petit peu à son contact se disent: Dieu n’aime vraisemblablement pas l’humanité. Car l’Église ce n’est pas une sorte de multinationale avec à sa tête le pape et les cardinaux comme conseil d’administration. L’Église est celle qui rend palpable l’amour de Dieu et son appel à ce que les hommes soient frères.
la purification pour laquelle on prie
homélie du jour des défunts
Hier{joomplu:32} nous regardions les saints vivre dans le paradis. Aujourd’hui nous prions pour les défunts. L’Église le fait depuis l’antiquité. Si nous prions pour eux c’est qu’il risque de leur manquer quelque chose. Que leur manque-t-il ? Hier je vous disais que Dieu appelle à la vie. Quelle est cette vie ? Est-ce le paradis comme la possession de ce qui me fait envie ? Pour les uns un paradis technologique, pour les autres un paradis sensuel, pour d’autres encore un paradis gastronomique, etc. ? Dans l’assouvissement de nos envies, nous avons déjà tous fait l’expérience qu’une fois que c’est passé nous restons insatisfaits ; il traîne alors en nous une impression triste qui dit : « ah, ce n’était que ça ? »
la vie en plénitude
homélie de la Toussaint 2014
Aujourd’hui{joomplu:142} nous ferons une visite du paradis pour nous rendre compte de ce que vivent les saints. C’est leur fête, l’Église nous invite à nous intéresser à leur vie car elle va être la nôtre aussi.
Dieu appelle à la vie, Dieu donne la vie, Dieu est la vie. C’est sa grande activité : la vie. Mais qu’est-ce que la vie ? Ce n’est pas la définition du biologiste qui nous intéresse ici mais ce que l’on désigne lorsque dans certains cas on dit : « ce n’est pas une vie ! » ou parfois : « on se sent vivre ! » Cette vie que l’on désire ressentir est une joie, une lumière, une détente en même temps qu’une exaltation, un élan en même temps qu’une possession. La vie passe par le cœur, elle se manifeste dans l’amour intense. Nous l’espérons grande et belle, souriante et heureuse. Nous sommes tentés de la remplir de choses, et même de penser qu’elle est constituée de choses à acquérir pour en profiter, mais à l’usage nous voyons bien que la vie est tellement au-delà de cela.
vivre dans la famille de Dieu
homélie du 30e dimanche A, 26 octobre 2014
Encore une fois{joomplu:37} des gens essaient de piéger Jésus par ses paroles. Encore une fois il en fait l’occasion d’un enseignement profond, comme auparavant sur le mariage (Mt 19,3) ou sur la vraie autorité (Mt 22, 18). Aujourd’hui (Mt 22,34) il dégage le premier commandement de tout le fatras religieux qui l’entourait. C’est : aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit. Et il associe immédiatement un second commandement, du même ordre : aimer son prochain comme soi-même.
Tout pour Dieu, Dieu pour tous
homélie du 29e dimanche A, 19 octobre 2014
Dieu est{joomplu:18} le Seigneur et il n’y a rien en dehors de lui (Is 45,5). Même ceux qui ont un pouvoir devraient se regarder comme des gens qui ont reçu ce pouvoir de Dieu — et qui donc auront des comptes à lui rendre sur la façon dont ils ont exercé ce pouvoir. Comme cette pensée est libératrice, dans notre monde où nous avons plutôt l’impression que les seuls à qui on rend des compte sont le cours de la bourse et la bienveillance des téléspectateurs ! Comme cela nous donne une espérance que le Royaume de Dieu pourra enfin réaliser la justice à laquelle nous aspirons pour tous ceux dont les droits sont bafoués !
la fête de la rencontre que Dieu prépare
homélie du 28e dimanche A, 12 octobre 2014
Nous voilà invités à un festin de noces! C’est d’une alliance qu’il s’agit. La proposition de Dieu n’est pas de nous remplir le ventre, mais le cœur. C’est le sens du banquet : non pas un fast-food pour se caler la panse, mais un lieu de rencontre, de découverte, d’amitié.
par tes limites, je peux t’aimer toi
homélie de mariage
Lors du{joomplu:85} mariage précédent je vous racontais comment l’amour marche sur deux jambes, celle du sentiment et celle de la volonté. Aujourd’hui je voudrais poursuivre en considérant avec vous les limites de la vie, afin de découvrir la joie des limites. Tôt ou tard vous tomberez sur des limites qui vous dérangeront, ou même vous feront mal. Limites de la réalité matérielle. Limites du temps et du lieu. Plus difficiles, limites de l’autre, et de la relation entre vous, et même limites de l’intimité. Ensemble on peut s’affronter aux limites, essayer de les surmonter, mais il reste toujours des limites humaines.