Craindre Dieu, c’est bon pour le coeur
homélie du deuxième dimanche de Pâques
C’est toujours utile{joomplu:201} d’aller voir comment vivaient les premières communautés chrétiennes. Elles ont une fraîcheur de foi qui peut nous inspirer, et elles vivaient dans un contexte minoritaire qui ressemble au nôtre. Qu’apprenons-nous aujourd’hui des dispositions intérieures de ces chrétiens ? Que « la crainte de Dieu était dans tous les cœurs » (Ac 2,43). Les disciples avaient donc la crainte de Dieu. Ils n’en avaient pas du tout peur, car ils l’aimaient et ils savaient que Dieu les aimait. Mais ils savaient aussi que c’est l’amour d’un Dieu : par un accessoire parmi d’autres mais quelque chose qui change tout le regard que l’on peut avoir sur sa propre vie. Une vie aimée par Dieu, c’est une vie toute différente, dans la mesure où Dieu compte plus que tout le reste. C’est cela, la crainte de Dieu, cette disposition intérieure par laquelle Dieu compte et son amour change tout.
La vie nouvelle n’est pas sans renoncement
homélie de Pâques
Ceux qui{joomplu:189} sont baptisés apprennent à vivre comme des êtres nouveaux. Ils apprennent chaque année, chaque jour, à mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui. C’est pourquoi nous avons fait des renoncements pendant le carême, pour dompter un peu notre petit moi exigeant ou gémissant, pour mourir un peu à l’amour propre et à l’égoïsme, pour consacrer plus de temps à la prière. Cela nous rend plus sensible à la vie que Dieu veut mettre en nous, cela réveille nos sens intérieurs. Et même si nous avons vécu un carême qui ne ressemble à rien, réjouissons-nous maintenant de la vie que Dieu inaugure aujourd’hui en nous !
Alors qu’on croyait que tout était perdu
homélie de la Procession des pénitents, Lessines
Jésus est mort{joomplu:91}. Nous allons le mettre au tombeau. Jésus représentait beaucoup d’espoir pour ses contemporains. Il apaisait beaucoup de souffrances. On espérait que ça allait continuer, toujours un peu plus fort. Et voilà qu’il était mort… Il avait tout misé sur son Père. Et voilà qu’il crie : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !
« Si je ne te lave pas, tu ne pourras avoir de part avec moi ! »
Billet du Jeudi Saint
Jésus, {joomplu:166}qui est venu du Père et qui retourne au Père, convainc Pierre de se laisser laver les pieds par lui, autrement il ne pourra pas continuer à être avec lui. Lui, le chef des apôtres, doit se laisser purifier par Jésus. Ce qui est vrai pour lui vaut pour tout membre de l’Église. Tous nous avons besoin que le Christ nous lave les pieds. Nous découvrons que ce service du lavement des pieds est celui qui permet d’entrer en communion avec Jésus. Ce n’est pas n’importe quel bienfait. C’est le service que Jésus nous rend, le service du salut. Il l’inaugure et il nous établit pour l’assurer à notre tour : « que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Jésus est le Fils de Dieu
homélie du dimanche des Rameaux, 13 avril 2014
{joomplu:92}Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.
La vérité donne la vie par l’amour, et l’inverse aussi
homélie du 5e dimanche de carême, 6 avril 2014
{joomplu:28}Parmi tout ce qui me frappe dans cet évangile, je voudrais relever ceci : avant de partir pour Béthanie, tandis que Marthe et Marie s’affairent au chevet de leur frère mourant et puis n’ont plus que leurs yeux pour pleurer son décès, Jésus dit : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Puis lorsqu’il rencontre Marthe, puis Marie et les juifs qui les accompagnent, lorsqu’il mesure leur peine, il est envahi de détresse, et il se met à pleurer. Et puis enfin le miracle peut se produire, et Lazare peut revenir à la vie — notez par ailleurs que Lazare n’est pas pour autant sorti de l’auberge, qu’il devra encore mourir, comme nous tous, mais pas cette fois-ci.
La foi est le chemin de la lumière
homélie du 4e dimanche de carême, 30 mars 2014
D’où vient le mal ? Nous cherchons l’explication lorsque nous souffrons ou que nous sommes avec celui qui souffre. Il y a plusieurs explications assez faciles et légères qui ont été avancées. On en trouve une dans la bouche des apôtres : sûrement c’est à cause de son péché, ou de celui de ses parents, s’il est aveugle (Jn 9,2). D’autres diront plutôt : puisqu’il y a du mal, c’est bien la preuve qu’il n’existe pas de Dieu bon comme le disent les chrétiens ; le mal est là parce que nous sommes issus du hasard…
À la question « d’où vient ce mal ? », Jésus répond : « voici où nous allons… » C’est, me semble-t-il le contenu de cette répartie : « ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » Le mal est là mais nous pouvons ne pas être désorientés car Dieu se révèle, se montre proche, agit.
Dieu a soif de nous
homélie du 3e dimanche de carême, 23 mars 2014
{joomplu:16} Voilà la réalité que nous montre aujourd’hui l’évangile : Jésus vient s’asseoir à côté de vous et vous dit : j’ai soif ! Vous êtes tout étonné, étonnée, car vous vous demandez ce que le Fils de Dieu peut bien attendre de vous. Et pourtant, il faut que nous le sachions tous, le Christ a besoin de nous, il a besoin de notre amour. Sa soif, c’est que nous l’aimions en retour de ce qu’il nous aime. Et même, pour découvrir combien il nous aime il nous faut entrer dans ce choix de l’amour envers lui. Le Christ nous dit : donne-moi ton cœur car j’ai tant à te donner. J’ai à te donner l’eau vive, qui jaillira en toi comme une source de joie et de paix, pour la vie éternelle.
Un amour pour toujours
homélie de mariage, mars 2014
{joomplu:175} Chacun de nous est habité par la question : est-ce que je compte pour quelqu’un? Cette brebis égarée ne devait pas imaginer à quel point elle comptait pour son berger. Elle a dû faire une fameuse découverte en se rendant compte de l’amour du berger pour elle. Quand nous nous découvrons aimés par quelqu’un au point qu’il veut nous épouser, c’est une fameuse bonne nouvelle aussi. Quelqu’un nous choisit, quelqu’un court pour nous. Cette nouvelle de l’amour humain a besoin d’un prolongement, où l’on découvre que l’on compte aussi pour quelqu’un d’autre que notre conjoint : nous comptons pour Dieu, et lorsque cette assurance grandit par la foi nous devenons capable d’aimer aussi celui qui nous a blessé ou dont l’amour n’est pas satisfaisant. Compter pour Dieu et en faire grand cas permet d’entrer dans le genre d’amour que saint Paul décrivait dans sa lettre : revêtir son cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur et de patience; et pardonner sans chipoter.
Le deuxième étage de la fusée
homélie de mariage, septembre 2013
{joomplu:23}Valérie et Joachim, vous avez choisi des textes où l’on parle d’amour, et cela nous fait du bien à tous. L’amour est central dans la vie de toute personne, bien qu’il ne prenne pas toujours la même forme. C’est le pape Jean-Paul II qui disait « L’amour est l’un des processus de l’univers qui (…) élargissent et enrichissent ce qui est étroit et limité. (...) Les hommes ont besoin de tendresse ! Ils ont besoin d’intimité ! » Pourtant il ne vivait pas en couple, mais il savait ce qu’est l’amour, parce qu’il aimait profondément Dieu, et des amis proches. Vous, Valérie et Joachim, vous prenez le chemin du mariage, vous allez explorer le bonheur d’être choisi par quelqu’un pour la vie, et de devoir le choisir pour la vie. Moi qui vous parle, j’ai choisi un autre chemin, celui de l’amour préférentiel pour Dieu, et il n’est pas sans bonheur non plus.
Ce n’est pas évident qu’il soit raisonnable de fonder sa vie sur l’amour, quand on voit toutes les trahisons qui peuvent arriver à l’amour. Mais vous choisissez de le faire et les Églises réformée et catholique ne vous abandonnent pas comme de doux rêveurs ou des entêtés, elles vous disent : oui, on peut aimer jusqu’au bout, on peut aimer comme le Christ nous a aimé.
Menace sur la liberté
homélie du 1er dimanche de carême, 9 mars 2014
{joomplu:14}Pour que l’homme puisse vivre le bonheur immense d’aimer — aimer Dieu, aimer son prochain, aimer une épouse, un époux, un ami — Dieu a créé l’homme libre. Car pour aimer il faut être libre, ce n’est pas déjà de l’amour que d’être conduit par ses pulsions ou ses affinités. Aimer c’est se décider soi-même pour quelqu’un, s’attacher librement à quelqu’un, pour lui faire du bien par le don de notre personne — et en retour en recevoir un grand bien, mais dans l’amour véritable ce bienfait pour soi n’est qu’un effet, non le but.