le Royaume de Dieu vient comme une personne
homélie du 2e dimanche de l’Avent
Quel monde inouï, où le loup habite avec l’agneau plutôt que de le croquer! Où le lion mangera du fourrage comme le bœuf ! Où la vache et l’ourse auront même pâturage et s’en porteront bien ! Et il ne s’agit pas seulement des mœurs des animaux, mais aussi des lions que nous croisons dans la personne de notre voisin, ou de notre patron. Peut-être certains d’entre nous vivent-ils avec un ours ou une vache, ou ont-ils l’impression d’être installés sur un nid de vipères… Nous aspirons à un monde réconcilié, un monde de paix où il ne se fait plus de mal, un monde de tendresse où la peur aura disparu.
saint Éloi et le début de l’Avent
homélie du 1er dimanche de l’Avent, 1er décembre 2013
Saint Éloi, patron des orfèvres, des forgerons, des mécaniciens, des mineurs, est aussi patron des agriculteurs. Comment cela se fait-il ? Sa vie nous l’expliquera.
Éloi naît dans une famille d’agriculteurs aisés près de Limoges, dans le sud de la France. Nous sommes en 588, il y a presque 100 ans que Clovis a été baptisé, ce qui met le tout jeune christianisme à l’aise dans le royaume des Francs. C’est le moment où les Anglais commencent à découvrir l’Évangile (Saint Colomban (521-597) au nord puis Augustin de Canterbury en 596 par le sud). Mais il y a déjà 300 ans que saint Piat a donné sa vie chez nous pour son témoignage en faveur du Christ.
Voir Dieu
homélie de la Toussaint 2013
« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu… » Que font les saints ? Ils voient Dieu ! Non pas comme on voit un phénomène original ou même grandiose, mais dans la possibilité de communiquer avec lui. Aux JMJ j’ai vu des jeunes arriver très tôt sur la plage de Copacabana pour espérer voir le pape de près, voire même qu’il s’arrête là où ils s’étaient massés. J’imagine leur tête si on avait dit : vous pourrez passer 10 minutes avec le pape ! Et pourtant, Dieu est tellement plus merveilleux que le pape.
Qui va leur dire?
homélie du 29e dimanche, « des missions »
{joomplu:187}Le pape François fait des déclarations interpellantes, qui ne laissent pas les médias indifférents. Dernièrement il a dit que le prosélytisme était une bêtise grandeur nature1. Il pourrait y avoir des gens qui en concluraient qu’il ne faut pas parler explicitement de Dieu, du Christ, de notre foi en lui, mais plutôt servir, transformer l’Église en un grand service social. Or, le pape est bien clair : le service fait partie de l’action normale de toute communauté chrétienne et de tout chrétien, mais ce n’est pas à ce service que se résume la mission de l’Église et du baptisé. S’il ne faut pas de prosélytisme, il faut la mission, en faveur de tous ceux qui connaissent mal ou pas du tout l’amour de Dieu que le Christ nous révèle et nous fait vivre. Depuis le moment où il a été élu successeur de Pierre, le pape Bergoglio n’a pas arrêté d’inciter l’Église à « s’ouvrir », à atteindre les hommes jusque dans leurs plus lointaines « périphéries existentielles ». Il ne faut pas persuader, mais il faut annoncer.
la foi, croire que ça marche ou tisser un lien?
homélie du 28e dimanche C, 13 octobre 2013
{joomplu:42}Vous avez sûrement été tous surpris par la dernière phrase du récit, la répartie de Jésus à celui qui seul était venu rendre grâce à Dieu : « relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Dix lépreux ont été guéris, mais un seul s’entend dire que sa foi l’a sauvé. De là à conclure que les dix ont été guéris mais qu’un seul a en plus été sauvé, il n’y a qu’un pas, que je franchis allègrement. Être guéri, pour un lépreux, c’est très bien mais ce n’est pas encore le salut. Et pour nous non plus, le salut ne prend pas la forme de la suppression de nos souffrances, de nos infirmités. Je ne dis pas que Dieu ne veut pas nous faire du bien et nous montrer ainsi sa tendresse, mais ce n’est pas encore le salut.
Regarder mon frère et changer
homélie du 26e dimanche, 29 septembre 2013
Des lectures d’aujourd’hui nous redécouvrons que l’homme est capable d’accumuler des richesses et vivre dans le luxe tandis que son semblable est dans la misère et n’a pas de quoi vivre. Nous le savions déjà, nous le voyons dans l’actualité et aussi dans notre cœur, mais la Parole de Dieu nous le rappelle, pour nous dire que cela ne va pas.
la colère de Dieu et sa miséricorde
homélie du 24e dimanche, 15 septembre 2013
{joomplu:179}Quand dans la Bible nous tombons sur un passage qui nous parle de la colère de Dieu, nous préférons zapper, ou nous dire que ça c’était bon pour le dieu méchant de l’Ancien Testament, tandis que le Dieu gentil dont nous a parlé Jésus est un bon-papa qui ne se met jamais en colère…
Et pourtant la colère de Dieu est une bonne nouvelle, car elle ne ressemble pas à la nôtre. Nous, nous nous mettons en colère lorsque les choses commencent à nous échapper, que nous perdons nos moyens, qu’on empiète sur notre territoire. Nous nous mettons en colère pour nous sauver nous-mêmes. Tandis que Dieu ne cherche pas à se sauver. S’il se met en colère, c’est pour nous sauver. La colère de Dieu ne s’oppose pas aux hommes, elle s’oppose au mal. Elle dit au mal : tu ne passeras pas ! Et c’est pourquoi Dieu revient si facilement de sa colère, même dans l’Ancien Testament : il revient de sa colère quand l’homme se désolidarise du mal pour choisir le bien.
Une ambition vécue en Dieu
homélie du 22e dimanche C (Lc 14,7-14)
Jésus vient nous poser la question de la source de nos motivations. Pourquoi est-ce que je travaille dur, est-ce que je me lève tôt le matin, est-ce que je fais des efforts ? Cela pourrait être parce que je cherche la reconnaissance, parce que j’aime faire partie de ceux qui réussissent, qui ont belle allure dans la société, dans leur milieu professionnel, dans leur famille. Ceux qui ont droit à une belle place parce qu’ils l’ont chèrement conquise. Dans le monde de concurrence où nous vivons, nous faisons beaucoup d’efforts pour être à la hauteur… à la hauteur que d’autres définissent pour nous.
Annoncer la consolation qui vient de Dieu
homélie du 14e dimanche, 7 juillet
Dieu veut consoler son peuple, il veut nous faire du bien, nourrir notre cœur de la joie d’être aimés (Is 66,14). Cela peut rester théorique, ou bien nous rejoindre profondément. Pour que cet amour nous touche, nous devons nous débarrasser d’une carapace qui se forme par toutes les fiertés que nous recherchons depuis l’enfance, depuis la concurrence dans les cours de récréation jusqu’à celle des comparaisons au travail ou entre beaux-frères et belles-sœurs…
témoin vulnérable et résolu
homélie du 13e dimanche C. Lc 9,51-62
Quel inconfort{joomplu:161} dans la vie du Christ ! L’évangile nous met en contact aujourd’hui avec le fait que la vie du Christ était un combat, qui lui demandait du courage. Il doit rassembler ses forces pour se mettre en route pour Jérusalem et marcher sans avoir d’endroit où reposer la tête.
Le combat n’est pas absent de la vie du chrétien au milieu du monde. Il y a des forces adverses, en nous et autour de nous. Je vois dans ces situations d’opposition des chrétiens qui sont tentés d’agir comme Jacques et Jean, les « fils du tonnerre » (Mc 3,17). Ils ont une façon bien à eux de vouer leurs ennemis au diable et de dire qu’ils ont raison contre tous. Nous apprenons que nous sommes dans cette situation lorsque nous nous mettons à parler des autres avec mépris, comme s’ils étaient de vils égarés. Le Christ ne veut pas cela. Il reprend vertement ses disciples.
Son cœur cherche notre cœur
homélie du 11e dimanche, 16 juin 2013
Pour bien comprendre le pardon de Dieu, nous pouvons prendre la comparaison du pardon que nous donnons. Nous pouvons faire ainsi puisque Dieu est une personne — ou plutôt trois — et son amour est personnel. Il a d’ailleurs souvent comparé son amour à celui du mari pour sa femme, au point que dans l’Ancien Testament Dieu reçoit aussi souvent le titre d’époux que celui de père.