la fécondité avec le Christ
homélie pour le 5e dimanche de Pâques
Dans{joomplu:389} cet évangile de la vigne, nous entendons l’appel à porter du fruit, pour ne pas être un sarment stérile, un rameau qui épuise inutilement la vigne. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il faudrait être bourré de qualités et de capacités à faire de grandes choses ? Ce n’est pas inutile d’avoir des talents, mais le chemin du Christ est tout autre. Ce chemin se résume ainsi : de même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
le dimanche de la miséricorde divine
homélie du 2e dimanche de Pâques 2015
Nous sommes aujourd’hui au{joomplu:32} dimanche de la miséricorde : le deuxième dimanche de Pâques qui, selon une demande du Christ à Sr Faustine Kowalska, est devenu dimanche de la miséricorde, jour pour se rappeler l’amour du cœur de Dieu et pour y recourir sans crainte. La miséricorde divine, c’est l’amour actif de Dieu. Car Dieu sait encore mieux que nous que l’amour est vivant lorsqu’il est partagé. Au contraire, l’amour à sens unique est un amour mort, et il fait souffrir. Dieu qui nous aime ne laisse pas tomber les bras, il ne dit jamais « c’est bon, restons-en là ». S’il nous poursuit de son amour, c’est parce qu’il sait que notre communion avec lui c’est notre vie, c’est notre joie, et il veut tout faire de son côté pour rétablir cette communion lorsqu’elle est atteinte.
« une résurrection qui ressemblera à la sienne »
homélie de Pâques
Parfois nous sommes{joomplu:377} dans la détresse : la perte d’un être cher, une difficulté personnelle ou familiale surviennent, et nous ne trouvons pas d’issue, ou alors nous fuyons n’importe comment. Pâques nous invite à nous laisser former par le chemin de Jésus, qui est un chemin d’abandon au Père, quelque chose comme « je ne sais pas comment ça va finir mais je veux rester dans la confiance jusqu’au bout ». Et Jésus meurt dans cette disposition, il est mis au tombeau, on roule la pierre, il semble que la confiance n’a servi à rien. On a raison d’être déçus de Dieu, non ?
Servis par le Maître et le Seigneur
homélie du Jeudi Saint 2015
Parfois nous{joomplu:376} sommes gênés par certaines expressions de la foi comme «Seigneur», «maître», «Dieu tout-puissant», etc. Il y a en effet une vision mondaine de ces réalités qui ne cadre pas avec la foi, avec l’attitude de Jésus, avec l’amour actif de Dieu. Résistons à la tentation de tout balayer, afin de pouvoir accueillir l’Évangile dans toute sa richesse. L’Évangile qui aujourd’hui nous dit : «Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres» (Jn 13,13-14).
les amis du Dieu rejeté
méditation sur la passion et les derniers temps, avril 2015
(Pour le Jeudi Saint et Pâques, voir l’onglet homélies)
Qu’arrive-t-il{joomplu:375} à l’Église ? Qu’arrive-t-il à la foi ? C’est une question que je me pose depuis longtemps. Je vois les jeunes chrétiens si minorisés, mis sous pression de toute part. Le courage de leur foi m’édifie. Depuis que j’ai quitté le séminaire une poignée d’entre eux a rejoint ces serviteurs de l’Évangile que sont les prêtres. Une très petite poignée… Transmettre la foi en famille est devenu un défi, rarement gagné. Il reste bien une certaine place pour la spiritualité, mais on dit que les religions instituées sont en panne. Et elles sont aussi combattues, avec succès : beaucoup rêvent que le cours de religion disparaisse de l’école et ils avancent inexorablement leurs pions. Toujours plus fort chante aux oreilles le message : sans religions le monde serait meilleur.
Sauvés par l’amour
homélie du 4e dimanche de carème – Jn 3,14-21
Jésus nous{joomplu:373} parle aujourd’hui d’un monde où on se perd, et qui a besoin d’être sauvé. Ce monde, c’est celui qui fait vivre les êtres humains d’aujourd’hui dans un grand vide. Notre vie a-t-elle du sens ? Qu’est-ce qui vaut assez pour que nous y mettions toutes nos énergies ? Serait-ce la famille, alors que tant de familles se déchirent ? Serait-ce le travail, alors que les restructurations mettent tant de monde au chômage ? Serait-ce un amour fidèle, quand il y a tant de trahisons ? Qui est encore digne de confiance ? Un grand auteur disait récemment : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, lorsqu’un jeune de 15 ans demande à son père : papa, quel est le sens de la vie ? Celui-ci se tait. Voilà le monde où on se perd.
entrer dans le combat spirituel
homélie du 1er dimanche de carême, 22 février 2015
L’histoire du{joomplu:251} déluge (Gn 9, 8-15) est surtout intéressante pour la conclusion que Dieu en tire : « Oui, j’établis mon alliance avec vous, aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre ». Quand on se pose des questions sur l’historicité de ce déluge, je pense que l’on s’empêtre vite dans des choses qui ne sont pas essentielles. Au fond, cette histoire a été écrite moins pour dire ce qui s’est passé que pour dire que cela ne se passera plus.
Sortir de notre jus — se laisser pêcher
homélie du 3e dimanche B, 25 janvier 2015
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Jésus fait des apôtres des « pêcheurs d’homme » : des porteurs de la bonne nouvelle qui vont prendre les hommes à leurs activités habituelles pour les amener à une autre vie, car le Royaume de Dieu est tout proche. Ici, au lieu de mourir comme le poisson hors de l’eau l’homme pêché pour le Seigneur vit davantage, passe à une vie plus profonde et intense. Mais cela se fait dans un déchirement. On désire souvent que la foi soit en phase avec la vie quotidienne, et c’est un bon souhait quand cela veut dire qu’elle doit transformer le quotidien, amener à une autre façon de voir les choses. Par contre c’est un amoindrissement de la foi si on voulait raboter la foi pour qu’elle entre dans le cadre de la vie normale, dans ce à quoi nous nous attendons plus ou moins. Ce serait demander au pêcheur d’homme de ne pas nous sortir de l’eau mais de nous laisser dans notre jus.
vivre dans le temps de Dieu
homélie du baptême du Seigneur, 12 janvier 2014
Ces jours-ci nous{joomplu:160} avons assisté avec consternation à ce qui arrive lorsque des gens choisissent d’adhérer au mal. Et comment réagir ? Ça ne suffit pas de s’indigner. Chacun de nous doit répondre à cela en choisissant d’adhérer plus franchement au bien. Car la frontière du bien et du mal ne passe pas entre les individus, elle passe en chacun de nous. Et il ne suffit pas de ne pas faire le mal pour que l’humanité subsiste, il ne suffit pas de dénoncer, il faut aussi faire activement le bien, et chercher le meilleur, en commençant autour de soi. C’est le vrai combat, où le chrétien doit spécialement s’engager.
un itinéraire spirituel depuis Noël
homélie de la Sainte-Famille, 28 décembre 2014
Nous voici à quelques jours{joomplu:165} de Noël et il s’est déjà passé beaucoup de choses. Spécialement dans le calendrier liturgique, qui nous a proposé jusqu’aujourd’hui une palette de fêtes impressionnantes. C’est cette palette que j’aimerais vous présenter, car elle colore la fête de Noël d’une manière qui donne beaucoup à penser et à prier.
le Sauveur donne une joie nouvelle
homélie de Noël 2014
Les anges{joomplu:180} sont venus annoncer aux bergers la naissance d’un sauveur (Lc 2,11). Dans beaucoup d’églises on voit inscrit quelque part le monogramme en trois lettres IHS, qui signifie « Jésus, sauveur des hommes ». La foi que nous héritons des apôtres ne nous montre pas simplement Jésus comme un petit homme qui deviendra un grand sage et indiquera la voie, mais comme Dieu qui vient à la rencontre de l’humanité, pour la sauver. On peut alors se demander deux choses : de quoi vient-il nous sauver ? Et comment nous sauve-t-il ?