Dieu est une personne qui aime (et même trois)
homélie de la fête de la Sainte-Trinité, 15 juin 2014. À mes étudiants.
Quelle{joomplu:5} image de Dieu avons-nous ? Comment a-t-elle évolué depuis le temps passé ? Jadis on présentait un Dieu juge qui demande des comptes et avec qui il faut négocier son salut. Aujourd’hui on dit que Dieu est tolérant, qu’il accueille tout le monde, qu’il nous pardonne toujours, qu’on peut le laisser quelque temps puis revenir à lui sans problème, etc.
A-t-on dans cette évolution de la perception de Dieu découvert l’essentiel de Dieu ? Pas encore, car l’idée du Dieu bon peut nous faire passer à côté du Dieu d’amour. Nous passons à côté lorsque nous nous imaginons que Dieu n’attend pas vraiment quelque chose de nous, qu’il est une sorte de source de bonté qui s’écoule sur tous les êtres sans se soucier du retour.
la vie chrétienne est communion
homélie du 7e dimanche de Pâques, 1er juin 2014
L’évangile d’aujourd’hui nous parle de communion, il nous parle d’intimité. C’est la communion du Père avec le Fils, dans laquelle nous sommes invités à entrer. Toute la vie chrétienne est relation étroite entre les personnes : relation entre les conjoints par le mariage ; relation entre l’homme et Dieu depuis le baptême jusqu’aux différentes façons de donner sa vie à Dieu ; relation du Père avec le Fils, qui est la première de toutes, le modèle de toute relation intime et profonde.
l’Esprit Saint, notre consolateur
homélie du 6e dimanche de Pâques, 25 mai 2014
Au moment{joomplu:191} de passer de ce monde à son Père le Seigneur déclare qu’il ne veut pas nous laisser orphelins, abandonnés, mais qu’il nous enverra un défenseur, l’Esprit Saint. Savoir que Dieu qui nous avait visité par le Christ continue de nous accompagner, c’est une consolation nécessaire pour nous qui luttons dans un monde hostile, où nous devons supporter la dérision, où nous sommes en butte à la maladie, au mépris, au découragement, à nos propres doutes, à la mort. Le Seigneur sait tout cela, et il nous envoie un défenseur.
L’amour de Dieu, c’est un luxe abordable
homélie du dimanche des vocations, 4e dimanche de Pâques
Le Maître{joomplu:199} dit : « les brebis suivent leur berger car elles connaissent sa voix ; jamais elle ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus » (Jn 10, 4-5). Devant le nombre de personnes qui se fourvoient et se dirigent loin du Seigneur il nous faut quand-même nous demander : comment les brebis connaissent-elles la voix du berger ? Elle connaissent sa voix car « il les appelle chacune par son nom » (v.3). Elles connaissent sa voix car elles se savent connues de lui. Pour reconnaître la voix du Maître de la vie au milieu de toutes les voix qui nous appellent à oser ceci, à dire oui à cela, il faut avoir accepté qu’il nous appelle par notre nom, c’est à dire que la relation qui existe entre lui et nous soit une relation personnelle, d’une personne à une autre personne, d’une personne humaine à une personne divine.
As-tu besoin d’une place dans ma vie?
homélie d’une profession de foi
Vous allez{joomplu:175} faire votre profession de foi. Dire que l’on croit, et même le savoir dans son cœur, dans le monde actuel où Dieu est si combattu, c’est un fameux exercice. Je voudrais vous y aider un peu. D’abord en vous faisant sentir que ce n’est pas fou de croire qu’il y a un Dieu. Pas mal de gens disent que c’est le hasard et la sélection naturelle qui font que le monde est comme il est. Mais quand on regarde le merveilleux réglage de l’univers, tout ce qu’il faut comme coïncidences impossibles pour obtenir des êtres vivants qui pensent, qui inventent, qui créent, qui aiment… On se dit que ce n’est pas très raisonnable de croire au hasard. Le hasard « n’écrit pas de messages » comme le dit une BD que je vous recommande.
D’autres croient aux multivers, à une infinité d’univers, pour expliquer pourquoi notre univers semble réglé d’une façon incroyablement fine ; le hasard aurait eu une infinité de chances, et dans notre monde à nous il a réussi… Mais c’est une croyance et rien dans la science ne permet de soutenir ces théories, même si elles sont exprimées avec des mots de la physique comme « trou noir » ou « théorie des cordes ». La science ne prouve pas Dieu non plus, mais elle empêche de répondre facilement : c’est le hasard. Nous sommes devant la question : pourquoi y a-t-il un monde si organisé, et que nous pouvons comprendre par notre intelligence ? Le plus plausible est de répondre à cette question : parce qu’il y a un être intelligent et hors du temps qui l’a voulu, et qui nous a voulus aussi, et nous participons à son intelligence.
Craindre Dieu, c’est bon pour le coeur
homélie du deuxième dimanche de Pâques
C’est toujours utile{joomplu:201} d’aller voir comment vivaient les premières communautés chrétiennes. Elles ont une fraîcheur de foi qui peut nous inspirer, et elles vivaient dans un contexte minoritaire qui ressemble au nôtre. Qu’apprenons-nous aujourd’hui des dispositions intérieures de ces chrétiens ? Que « la crainte de Dieu était dans tous les cœurs » (Ac 2,43). Les disciples avaient donc la crainte de Dieu. Ils n’en avaient pas du tout peur, car ils l’aimaient et ils savaient que Dieu les aimait. Mais ils savaient aussi que c’est l’amour d’un Dieu : par un accessoire parmi d’autres mais quelque chose qui change tout le regard que l’on peut avoir sur sa propre vie. Une vie aimée par Dieu, c’est une vie toute différente, dans la mesure où Dieu compte plus que tout le reste. C’est cela, la crainte de Dieu, cette disposition intérieure par laquelle Dieu compte et son amour change tout.
La vie nouvelle n’est pas sans renoncement
homélie de Pâques
Ceux qui{joomplu:189} sont baptisés apprennent à vivre comme des êtres nouveaux. Ils apprennent chaque année, chaque jour, à mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui. C’est pourquoi nous avons fait des renoncements pendant le carême, pour dompter un peu notre petit moi exigeant ou gémissant, pour mourir un peu à l’amour propre et à l’égoïsme, pour consacrer plus de temps à la prière. Cela nous rend plus sensible à la vie que Dieu veut mettre en nous, cela réveille nos sens intérieurs. Et même si nous avons vécu un carême qui ne ressemble à rien, réjouissons-nous maintenant de la vie que Dieu inaugure aujourd’hui en nous !
Alors qu’on croyait que tout était perdu
homélie de la Procession des pénitents, Lessines
Jésus est mort{joomplu:91}. Nous allons le mettre au tombeau. Jésus représentait beaucoup d’espoir pour ses contemporains. Il apaisait beaucoup de souffrances. On espérait que ça allait continuer, toujours un peu plus fort. Et voilà qu’il était mort… Il avait tout misé sur son Père. Et voilà qu’il crie : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !
« Si je ne te lave pas, tu ne pourras avoir de part avec moi ! »
Billet du Jeudi Saint
Jésus, {joomplu:166}qui est venu du Père et qui retourne au Père, convainc Pierre de se laisser laver les pieds par lui, autrement il ne pourra pas continuer à être avec lui. Lui, le chef des apôtres, doit se laisser purifier par Jésus. Ce qui est vrai pour lui vaut pour tout membre de l’Église. Tous nous avons besoin que le Christ nous lave les pieds. Nous découvrons que ce service du lavement des pieds est celui qui permet d’entrer en communion avec Jésus. Ce n’est pas n’importe quel bienfait. C’est le service que Jésus nous rend, le service du salut. Il l’inaugure et il nous établit pour l’assurer à notre tour : « que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Jésus est le Fils de Dieu
homélie du dimanche des Rameaux, 13 avril 2014
{joomplu:92}Pour expliquer la mise à mort de Jésus beaucoup avancent une raison politique ou sociale: les puissants n’auraient pas supporté la menace que la prédication et l’attitude de Jésus faisaient peser sur leur pouvoir ou sur l’ordre social. Il y a sûrement un peu de cela, mais cette explication ne remonte pas à la racine du problème qu’était Jésus pour ses adversaires. Si Jésus a été crucifié, c’est qu’il est le Fils de Dieu, qu’il a agi en Fils de Dieu et que l’humanité ne l’a pas supporté. Le désordre social que Jésus apportait ne reposait pas sur des revendications, mais sur la place qu’il faisait au pauvre et au pécheur, leur manifestant que Dieu venait vers eux, qu’ils comptaient pour lui et qu’il les appelait tandis que tant d’autres voulaient les ignorer. Cette place nouvelle ne leur était pas donnée simplement par un homme sympathique et altruiste, elle leur était offerte par Celui que le Père a envoyé du monde de Dieu dans le monde des hommes.
La vérité donne la vie par l’amour, et l’inverse aussi
homélie du 5e dimanche de carême, 6 avril 2014
{joomplu:28}Parmi tout ce qui me frappe dans cet évangile, je voudrais relever ceci : avant de partir pour Béthanie, tandis que Marthe et Marie s’affairent au chevet de leur frère mourant et puis n’ont plus que leurs yeux pour pleurer son décès, Jésus dit : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Puis lorsqu’il rencontre Marthe, puis Marie et les juifs qui les accompagnent, lorsqu’il mesure leur peine, il est envahi de détresse, et il se met à pleurer. Et puis enfin le miracle peut se produire, et Lazare peut revenir à la vie — notez par ailleurs que Lazare n’est pas pour autant sorti de l’auberge, qu’il devra encore mourir, comme nous tous, mais pas cette fois-ci.