Pourquoi un miracle?
homélie du 10e dimanche, 9 juin 2013
Nous assistons aujourd’hui au miracle le plus inouï : rendre la vie à un mort. Jésus tombe sur une procession funèbre qui sort de la ville vers le cimetière. Il est « saisi de pitié », littéralement pris aux tripes. Parfois nous imaginons Dieu insensible devant le mal, comme s’il s’était assis sur le rebord du monde… Mais il est pris aux tripes.
le don de Dieu veut être accueilli
homélie de la fête du Saint-Sacrement
C’est étonnant qu’on lise ce récit de la multiplication des pains pour la fête du Saint-Sacrement. Jésus ne donne pas l’eucharistie ds cet événement. Mais après la cène et la passion les apôtres ont dû se rappeler cet épisode, et ils ont dû se dire que ce que Jésus avait fait là pour les 5000 les invitait à ne pas regarder la dernière Cène comme un événement intime. Cela donnait du poids à la demande de Jésus : « faites ceci en mémoire de moi ! » En faisant cela en mémoire de lui les apôtres allaient nourrir les foules comme Jésus l’avait fait. Et ils allaient le faire en leur donnant Jésus lui-même.
Lancés dans la vie de foi
Homélie de l’Ascension, 9 mai 2013
Combien{joomplu:178} de fois aurais-je voulu que l’Ascension n’ait pas eu lieu, que je puisse aller me rendre compte par moi-même des marques des clous dans la chair toujours vivante du Christ ! Et lui demander conseil en passant, le voir me parler, l’entendre de mes oreilles… Mais non, il n’y a que la foi, toujours la foi !
Pourquoi faut-il croire pour connaître Dieu et entrer en relation avec lui ? À première vue, cette nécessité de croire affaiblit celui qui s’intéresse à Dieu, car elle l’expose au doute. Invoquer la foi, n’est-ce pas une manœuvre pour dissimuler le caractère hypothétique de Dieu et plus encore le caractère invérifiable de ce que l’on dit de lui ? Ce serait quand-même plus simple si nous pouvions l’observer comme on scrute un spécimen d’une nouvelle espèce, pour finalement l’exhiber sous les yeux de ceux qui nous regardent comme des gens crédules ou arriérés !
une assurance inébranlable
homélie du 6e dimanche de Pâques. 5 mai 2013
Qui d’entre nous n’a jamais rêvé d’être libéré de toute peur, de ne plus rien craindre de l’avenir ni de ce que l’on pense de nous ? Ne plus s’inquiéter du risque de manquer d’amour ou d’argent, de perdre ceux que nous aimons ou d’échouer dans nos entreprises… Le Christ nous propose cela. Non pas sur le mode d’un détachement hautain de tout ce qui fait nos préoccupations quotidiennes, comme si nous disions : « je suis au-dessus de tout cela ! » Mais sur le mode d’une grande tranquillité intérieure, d’une assurance inébranlable. C’est la paix que le Christ nous donne.
la main du Père tout-puissant
homélie du 4e dimanche de Pâques – le bon Pasteur
Jésus se{joomplu:4} présente comme le berger qui connaît ses brebis. Il est le guide qui ouvre à chacune le chemin de la vie. Heureux sommes-nous si, lorsque nous nous trouvons devant un choix à faire, nous demandons au Seigneur de nous guider, de nous attirer sur le chemin de vérité et de vie. Nous devons résister à la tentation de penser que nous n’avons pas besoin de guide, que nous sommes des chrétiens adultes qui prennent leurs décisions de façon autonome. Dieu, lui, sait que nous avons besoin d’un berger. Le Christ est ce pasteur qui prend soin de son troupeau, qui part à la recherche de la brebis perdue, qui mène ses agneaux sur des prés d’herbe fraîche. Dans nos angoisses, dans nos doutes, dans nos découragements, il est là et il nous dit « viens ! »
Pourquoi l’Église?
homélie du 3e dimanche de Pâques. Jn 21
Tandis que les apôtres étaient pour ainsi dire retournés à leur ancienne vie, retournés à la pêche, Jésus vient centrer à nouveau leur vie sur lui. Il le fait tout simplement, en les invitant à manger ce qu’il a préparé pour eux ; et en produisant dans leur vie de pêcheurs des résultats qu’eux-mêmes étaient incapables de produire. C’est ainsi que les apôtres pêchent miraculeusement de gros poissons. Cela me rappelle le jour où Jésus avait appelé Pierre la première fois, lorsqu’il lui avait dit : « désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Les 153 gros poissons représentent tous les peuples de la terre, l’humanité entière vers laquelle les apôtres sont envoyés1.
Ce qu’a coûté la miséricorde
homélie du dimanche de la divine miséricorde, 7 avril 2013
{joomplu:16}L’évangile que nous lisons aujourd’hui s’est passé deux dimanches de suite à partir de la résurrection. En se manifestant à ses disciples le premier jour de la semaine Jésus crée le dimanche.
À Thomas qui ne voulait pas croire sans avoir vu, Jésus montre les plaies de sa passion, sans faire de reproche. Il dit espérer des disciples qui croiront sans avoir vu mais il n’accable pas celui qui a exigé de voir. C’est ce dimanche qui est choisi pour fêter la miséricorde de Dieu. La miséricorde, c’est cette tendresse qui saisit Dieu aux entrailles devant l’homme qui se perd, devant le pécheur, devant celui qui est si blessé qu’il a tant besoin de lui. Cet élan de son cœur se présente au cœur de l’homme et attend l’ouverture du cœur pour le guérir.
Vivre de foi
homélie du jour de Pâques, 31 mars 2013
Hier soir nous entendions que Pierre, après avoir constaté que le tombeau était vide, s’en était retourné chez lui perplexe. Il avait pourtant aussi entendu le récit des femmes et le rappel de l’annonce par Jésus de sa résurrection. Aujourd’hui nous apprenons qu’en plus de cela un autre disciple vivait les choses à un autre degré : Jean, dont on dit : il vit et il crut. Il vit le tombeau vide que les autres avaient vu eux aussi, et il cru, c’est-à-dire qu’il prit au sérieux ce que Jésus avait annoncé de lui.
Le corps du Christ est un corps réconcilié
homélie du Jeudi saint, 28 mars 2013
{joomplu:6}Par cet évangile et ce geste du lavement des pieds que vous avez vu, nous voilà devant le service de Jésus, le service qu’il a rendu à l’humanité. Quel était ce service ? Je pense à ses guérisons, son enseignement où il libère l’homme (du pouvoir de l’argent, du goût de la domination, de la condamnation mutuelle, de l’égoïsme et du découragement…) pour l’aider à se mettre au service de Dieu. Ce service, c’était le pardon qu’il donne et qu’il invite à donner…
pour toi! Un carême de relation
homélie du 2e dimanche de carême 2013, Ath – Saint-Martin
{joomplu:7}Dieu fait à Abraham une belle promesse, et lui, de façon très réaliste, demande : comment vais-je savoir que c’est ainsi ? Alors Dieu lui propose de passer la nuit avec lui et de lui offrir un sacrifice, à partir de ce qu’il possède. C’est le moyen pour entrer en relation : je me dépossède de quelque chose pour toi. On pourrait rester focalisé sur le quelque chose, mais ce qui compte c’est le pour toi.
Lorsque nous parlons de l’amour de Dieu à quelqu’un, du regard de tendresse que le Seigneur pose sur lui, de l’émerveillement avec lequel il le voit, il nous dit parfois : comment puis-je le savoir ? Et nous-mêmes, cela nous arrive de réagir ainsi devant la bonne nouvelle que Jésus nous montre : est-ce pour moi, maintenant ? Comment aller au-delà de ce doute ? Allons-nous attendre une apparition ?
Dieu est le Sauveur
homélie de Noël 2012.
Il ne vient pas comme une force, comme un rayon guérisseur, comme une formule magique, comme une onde bénéfique. Il vient comme une personne et nous l’accueillons comme une personne.
Les anges annonçaient aux bergers une grande joie : il vous est né un sauveur. Ose-t-on encore parler de Dieu comme sauveur ? On se demandera de quoi nous avons besoin d’être sauvés, et surtout de quoi Dieu peut-il nous sauver ? Il n’arrête pas les guerres, ne fait pas mourir les tyrans, ne vide pas les hôpitaux…